Un homme avec du papier d'aluminium sur le visage

Quelles sont les tendances confirmées par la crise du Covid-19 ?

© Vinicius

Question tendances, personne n'avait prévu qu'une pandémie allait tout bouleverser. Les équipes de Wunderman Thompson revoient leurs tendances 2020 au prisme de la crise.

Début 2020, on s’attendait déjà à une drôle d’année. Chaotique pour certains, paradoxale pour d’autres, mais on était loin de se douter de ce qui allait arriver. En deux mois, le confinement a bouleversé notre quotidien et nos habitudes : du paiement sans contact quasi obligatoire au télétravail généralisé en passant par nos nouvelles pratiques alimentaires.

La crise n’a pas modifié profondément nos aspirations et nos attentes mais certaines convictions se sont renforcées dans le monde post-confinement. Les équipes de Wunderman Thompson ont repris les 100 tendances du rapport Future 100 au prisme de la crise du coronavirus. Au programme : les usages émergents boostés par la crise et de nouvelles tendances qu’on n’avait pas vues venir.

De l’optimisme pour 2020 ?

Pour Emma Chiu, Directrice de Wunderman Thompson Intelligence, 2020 devait être l’année de l’optimisme. Malgré la pandémie qui a forcé près de la moitié de l’humanité à se confiner, les équipes de Wunderman Thompson persistent et signent. Cette fois-ci, l’optimisme n’est plus une question de désir mais de besoin. Pour preuve, notre tendance à nous tourner vers les « bonnes nouvelles » pour échapper au climat anxiogène du confinement. D’après Google Analytics, les recherches américaines pour les termes « good news » ont explosé lors de la deuxième semaine d’avril pour atteindre un niveau jamais vu depuis cinq ans. L’acteur John Krasinski a lancé une émission sur YouTube consacrée aux bonnes nouvelles qui passionne déjà 2,54 millions d’abonnés. Même constat dans les médias traditionnels. Dès le mois de mars, Mark Rice-Oxley, rédacteur en chef du Guardian, écrivait que « jamais autant d’optimisme n’avait été publié et lu. »

Le retour du temps long

Entre l’urgence sanitaire et les jours de confinement qui passent et se ressemblent, cette période inédite a changé notre rapport au temps. Long ou court, on voyait déjà le temps comme un élément central de 2020. Et il semblerait que le temps long s’impose dans le monde post-Covid.

Dans la cuisine, les produits « longue conservation » n’ont jamais autant eu la cote. Le surgelé n’est plus un gros mot et d’autres techniques plus traditionnelles comme la lacto-fermentation pourraient passer de la simple tendance au véritable usage. Avant le stade de l’assiette, il y a la production. Agriculteurs et producteurs ont été frappés de plein fouet mais, puisque 2020 nous appelle à l’optimise, la crise a également accéléré la mise en place de circuits courts. En France, les drive fermiers ont pris leur envol – avec parfois des commandes quatre fois supérieures à la normale. Et dans les exploitations comme du côté des consommateurs, on commence à s’intéresser sérieusement à l’agriculture régénérative. Car, plus que jamais, la crise a mis en lumière l’intérêt d’un système alimentaire plus résilient et d’une approche plus respectueuse du vivant.

Plus respectueuse, l’industrie de la mode gagnerait aussi à le devenir. Malgré quelques scènes de revenge spending lors du déconfinement, la tendance à la frugalité devrait se poursuivre. Dans un monde sans tendances, les consommateurs du monde post-Covid feront attention à leur porte-monnaie comme à la planète.

La santé et le bien-être partout

Sans surprise, la crise sanitaire d’ampleur mondiale, nous a forcés à nous intéresser de près à notre santé. Alors que les masques deviennent des accessoires comme les autres et qu’on a toujours du gel hydroalcoolique a portée de main, on se tourne vers la Tech pour toujours plus de protection. En Chine, on équipe les voitures de systèmes de filtration anti-germes. Le designer chinois Frank Chou a mis au point une lampe d’intérieur qui permet de stériliser avec des UV les objets comme les clés ou les smartphones.

Évidemment, il n’y a pas que la santé physique. Pendant que nos corps étaient confinés, on s’est intéressés à ce qu’il se passait dans nos esprits. La santé mentale commençait déjà à briser quelques tabous, la crise n’a fait qu’accélérer la donne. Et distanciation physique oblige, c’est dans les digital spas  qu’on prend soin de notre psyché et qu’on se ressource. Les applications de méditation et de relaxation ont profité de la crise, et ça pourrait bien durer.

Les deux visages de la Tech

Alors qu’on tentait péniblement de faire des digital detox, le confinement nous a rappelé brutalement notre dépendance à la Tech, et plus particulièrement aux géants du secteur qui n’ont pas trop souffert de la crise. La bataille pour la privacy et l’importance de maîtriser l’influence des GAFA sont plus que jamais dans la tendance.

Mais il y a aussi la Good Tech, celle qui a fait naître les super-créatifs. Nous étions enfermés à la maison, mais grâce à la Tech, notre créativité n’était pas confinée. On a ri sur Instagram, on a participé à des festivals en VR ou dansé en visio. Le groupe Thao and the Get Down Stay Down a sorti le premier clip vidéo tourné sur Zoom et les IA ont fait leur Eurovision. La distanciation physique permet à la Tech de montrer son meilleur profil et les espaces virtuels ont de beaux jours devant eux.

Les Z et la FinTech

Avant, le sans contact faisait son petit bonhomme de chemin et le contactless se retrouvait régulièrement dans les prédictions de tendance. Cette fois, c’est bon. Le monde sans contact s’impose à nous et il va falloir suivre. Appli mobiles, QR codes, biométrie… la FinTech est sur le pont. Aux États-Unis, on s’attend à une augmentation des paiements sans contact de 10 à 20% ainsi qu’un boom de l’utilisation des solutions de transferts d’argent entre particuliers.

Début 2020, l’étude Future 100 annonçait déjà la Gen Z comme la génération qui allait mettre de l’ordre dans ses finances. Crise économique oblige, les ados du Covid-19 s’apprêtent à faire leur entrée dans un monde du travail mal en point. Les fin-fluenceurs – les influenceurs spécialisés dans la finance – connaissent un boom de leurs audiences depuis le confinement.

En se renforçant, ces tendances du monde « d'avant » commencent à dessiner celui d'après. Mais si la crise du Covid-19 nous a bien appris une chose, c'est qu'on ne peut pas tout prévoir.


Pour télécharger le rapport complet, cliquez ici.

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