Accès à l'autonomie financière, épanouissement professionnel et préservation de l'environnement, voilà le portrait de l'entreprise idéal pour les jeunes selon une étude.
Quelles sont les aspirations des jeunes en matière de travail et quel est leur rapport à l’entreprise ? La Fondation Jean Jaurès répond à ces questions avec son baromètre* sur « les jeunes et l’entreprise » ? Résultat ? 56 % des jeunes sont en recherche de sens et d’engagement dans leur vie professionnelle.
Le salaire demeure un critère essentiel
Si pour 51 % des jeunes interrogés, le rôle d’une entreprise est de créer de l’emploi, pour 17 % d’entre eux, elle doit également permettre l'accès à l’autonomie financière. Signe que la question de la rémunération est centrale, l'étude révèle que 43 % des jeunes veulent être bien payés. En outre, pour près de la moitié des jeunes (46 %,) l’idée de ne pas gagner suffisamment d’argent est une source d’inquiétude.
La place centrale de l’épanouissement
L'étude révèle également que cette mission « rémunératrice » est désormais fortement concurrencée par la recherche d'épanouissement. Ainsi, les jeunes sont 40 % à déclarer que l’un des principaux rôles d’une entreprise est de donner les moyens à ses salariés de s’épanouir professionnellement (vs 34 % en 2021) et 38 % d’être utile pour la société. Dans cette perspective, l’entreprise locale est perçue comme le modèle d’entreprise idéal : elle devance l’ESS (économie sociale et solidaire) et la start-up. Seuls 14 % des sondés rêvent de rejoindre un groupe du CAC 40. Dans la même logique, près d’un jeune sur deux souhaiterait – s’il en avait les possibilités dans les années à venir – vivre à proximité de la nature (48 %).
Dans cette optique d'épanouissement, de nombreux jeunes souhaitent davantage de temps libre. Ainsi, les deux tiers des jeunes actifs voudraient avoir la possibilité de se libérer du temps pour s'engager, tout en étant rémunérés (67 %). Pour plus d’un quart des jeunes (27 %), l’idée de passer trop de temps à travailler est une source d’angoisse.
Dans les faits, comment cette quête d’épanouissement au sein de l’entreprise peut-elle se concrétiser ? Apprentissage tout au long de la vie, autonomie, confiance, reconnaissance : autant de notions jugées comme favorables au développement de ses facultés intellectuelles ou physiques.
La préservation de l’environnement, un sujet prioritaire
Conséquence d’une conscientisation accrue de la crise climatique, pour plus d’un tiers des jeunes (37 %, versus 29 % en 2021), la préservation de l’environnement est le sujet prioritaire sur lequel doivent s'engager les entreprises. Par ailleurs, pour 16 % des interrogés, le rôle principal d’une entreprise est d’anticiper les transformations sociales et environnementales et de témoigner d’un engagement sincère, notamment dans la sélection de ses fournisseurs.
Parmi les autres sujets d'engagement sur lesquels les entreprises sont attendues, les jeunes citent aussi la défense du pouvoir d'achat (23 %) et la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes (23 %).
Un accès compliqué à la vie professionnelle
Le soutien aux jeunes est aussi fortement attendu. Une notion qui s'explique par le fait que si pour 41 % des 18-24 ans, l’objectif du premier emploi est de gagner en expérience professionnelle, ils sont 50 % à déplorer que le manque d'expérience soit un obstacle à l'entrée sur le marché du travail. Parmi les autres freins à l'entrée dans la vie active, les jeunes pointent également le manque de confiance de la société vis-à-vis de la jeunesse (34 %).
*Enquête d’opinion, menée en septembre 2022 auprès de 1 000 Français âgés de 18 à 24 ans, par La Fondation Jean-Jaures, La Macif et l’institut BVA.
Participer à la conversation