Une récente étude « Les Français et l’information » révèle que les Français restent fortement attachés à l’information, même si les pratiques évoluent. La nouveauté ? La percée des réseaux sociaux comme source d'information.
Une étude réalisée par Ipsos pour le kiosque numérique Cafeyn au sujet des pratiques informationnelles des Français révèle que si l'attrait pour la presse se maintient (46 % des Français consultent journaux et magazines), l'influence des réseaux sociaux est quant à elle en très forte croissance. Aujourd'hui, ils sont plébiscités par 41 % des Français.
Des sources d’information diversifiées
L'étude révèle que 98 % des Français s’informent tous les jours, mais à des degrés différents. Ainsi, 61 % y consacrent moins d’une heure par jour, 33 % y passent entre 1h et 3h par jour, et seulement 5 % plus de 3h par jour.
Si les médias traditionnels demeurent les principales sources d'information, les sources numériques sont en forte croissance. Ainsi, 77 % des Français s'informent via la télévision, suivie par la radio et la presse (47 % et 46 %). Le numérique les talonne puisque 41 % des Français indiquent s’informer par le biais des réseaux sociaux, 21 % via des sites de streaming comme YouTube ou Twitch, et 9 % par des médias uniquement digitaux (Mediapart, BRUT…).
Les pratiques divergent entre générations
Sans surprise, si les médias historiques sont majoritairement plébiscités par les plus de 40 ans, ils ne trouvent guère leur place chez les plus jeunes, connectés à leur smartphone. Ainsi, alors que 58 % des 60-65 ans s’informent via les journaux, seulement 35 % des 18-24 ans passent par les titres de presse. À l’inverse, 62 % des moins de 25 ans s’informent via les réseaux sociaux, et 40 % utilisent les sites de streaming.
Le format papier résiste
Entre les sites Internet, les applications mobiles ou les réseaux sociaux, le format numérique est désormais privilégié pour consulter la presse : 82 % des lecteurs de presse utilisent au moins un canal numérique (42 % la consultent le plus souvent sur un format papier). Un chiffre qui monte à 95 % pour les 18-24 ans. Par ailleurs, deux Français sur 10 (22 %) utilisent un kiosque numérique (14 % y sont personnellement abonnés).
Enfin, 51 % des Français déclarent aimer autant les versions numériques que les versions papiers pour consulter la presse. Papier et numérique s’avèrent donc être complémentaires. De la même manière, 33 % des abonnés aux kiosques numériques ont conservé leur abonnement à un titre de presse et n’ont pas l’intention de se désabonner. Pour Ari Assuied, président fondateur de Cafeyn, ces données confirment l’attachement très fort des Français à l’information et à la presse : « Un Français sur deux lit des journaux et des magazines, et c’est une excellente nouvelle ! On assiste également à une numérisation des pratiques informationnelles, qui s’illustre pour la plupart de la population par une grande complémentarité des canaux de consultation, mais qui est représentée chez les plus jeunes par une ère du ” tout numérique” (...). »
Le budget dédié à la consommation de la presse reste très faible
Dans un contexte de crise de financement des médias et de hausse des prix des éditions papier, l’étude Ipsos révèle de fortes disparités dans le budget informationnel des Français. Ainsi, un Français sur deux dépense moins de 5 euros par mois dans la presse, 21 % entre 5 et 10 euros, et 32 % plus de 10 euros. Dans le détail, les lecteurs réguliers sont ceux qui dépensent le plus pour la presse, avec un budget de plus de 10 euros pour 46 % d'entre eux. L'étude indique également que les utilisateurs de kiosques numériques dépensent chaque mois davantage en presse que la moyenne des lecteurs (54 % dépensent plus de 10 euros par mois).
Ces données soulignent la réticence des Français à dépenser pour la presse et confortent leur appétence pour les supports gratuits : télévision, radios, réseaux sociaux. « Nous avons collectivement un devoir de pédagogie à réaliser pour apprendre aux Français le coût de l’information et du travail des journalistes. Ce travail est la clé pour maintenir en France une information de qualité, libre et diversifiée. Les États généraux de l’information annoncés permettront de remettre à l’agenda la question d’une éducation aux médias, notamment à destination des futurs citoyens », note Ari Assuied.
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