Groupes de personnes marchant dans la ville

Étude IFOP : les citadins français prêts à se passer de leur voiture

© August de Richelieu

Symbole de réussite sociale et de liberté, les voitures ont envahi l'espace public. Elles sont désormais de plus en plus décriées en ville, car trop polluantes et bruyantes. Mais les Français sont-ils vraiment prêts à se passer de leur bagnole ?

Depuis des décennies, les villes du monde entier sont pensées et construites pour les voitures plutôt que pour les habitants. Sommés de faire évoluer leurs modes de déplacement, les citadins continuent malgré tout à entretenir une relation de dépendance avec leur voiture. En cause : l'inadaptation des infrastructures aux nouvelles mobilités. Une étude* de l'IFOP fait le point.

La voiture, le 2ème moyen de transport le plus utilisé en ville

Si la marche à pied est le mode de déplacement le plus utilisé en ville, l’étude révèle que 72 % des citadins utilisent leur voiture personnelle régulièrement, faisant de celle-ci le deuxième moyen de transport le plus utilisé. La voiture est ainsi privilégiée aux transports en commun (63 %).

Dans les 5 grandes villes de province étudiées, la voiture reste donc reine. La palme revient à Bordeaux avec 81 % d'utilisation (niveau égal à la marche à pied). Selon l'étude, ce succès de la voiture s'explique avant tout par la rapidité (51 %) et la commodité (49 %) qu'offre la voiture. Pour Bolt, cela « confirme la nécessité de développer une offre plus complète pour être plus en phase avec le quotidien des usagers ».

Des habitudes différentes selon les villes

Si les usagers se déclarent en majorité satisfaits des offres de transport actuellement disponibles (84 %), seuls 28% d'entre eux sont très satisfaits. Les Parisiens arrivent en tête avec un taux de satisfaction de 89 % quant à l’offre de transport proposée par la ville (37 % sont très satisfaits). Cela se reflète d'ailleurs dans les moyens de transport les plus utilisés, puisque Paris se distingue comme étant la seule ville où les transports en commun (métro, bus, tramway…) sont plus utilisés que la voiture personnelle. En effet, 84 % des parisiens interrogés déclarent utiliser les transports en commun régulièrement, loin devant la voiture personnelle (52 %).

Les villes doivent adapter leurs infrastructures de transport

Selon l'étude, 80 % des habitants trouvent important d'allouer plus d'espace à la mobilité douce. C'est à Lille (88 %) et Strasbourg (86 %) que les habitants sont le plus en demande. Pour les répondants, cette optimisation de l'offre devra également respecter l'environnement, puisque 78 % considèrent qu'il s'agit d'un facteur important dans leur choix de transport. Selon Bolt : « Pour répondre à ces attentes, les villes doivent s'assurer qu'elles disposent des infrastructures nécessaires pour que d'autres modes de transport puissent prendre une part importante des déplacements. Cela inclut les véhicules légers (vélos, vélos électriques, trottinettes) et les options de mobilité partagée comme le VTC et l'autopartage, qui offrent des alternatives plus abordables pour presque tous les usages d'une voiture privée. » Autre point soulevé par les répondants : l'entretien des infrastructures. En effet, 91 % des répondants souhaitent que l’état des routes soit amélioré.

Une demande croissante pour les services de micro-mobilité

Dans la capitale, 42 % des personnes interrogées déclarent utiliser le vélo pour se déplacer et 26 % la trottinette. C’est à Strasbourg que l’on compte le plus d'adeptes du vélo (54 %), loin devant Nancy (30 %) et Lille (34 %). Face à ses usages en progression, 21 % des personnes interrogées souhaiteraient voir davantage de vélos en libre-service dans leur ville. Paris est la ville dans laquelle ils sont le plus utilisés (26 % contre 13 % d’utilisation en moyenne dans les villes présentes dans cette étude) ce qui en fait la ville avec le plus faible écart entre le nombre d’utilisateurs de vélos personnels (35 %) et le nombre d’utilisateurs de vélos en libre-service. Interrogés sur les avantages liés à ce mode de transport, les utilisateurs le qualifient d'écologique (44 %), pratique (36 %), confortable (28 %) et moins cher à l’usage (27 %).

Enfin, 18 % des personnes interrogées souhaiteraient également voir davantage de trottinettes en libre-service dans leur ville. La demande est particulièrement forte à Strasbourg (26 %) et à Nancy (23 %). L’utilisation de ce mode de transport est principalement motivée par le confort (29 %), la rapidité (29 %), l’aspect écologique (28 %), le fait qu'il permette d’éviter les foules (28 %) et son côté pratique (27 %).

*Méthodologie : étude commandée par Bolt, application VTC et micromobilité, et réalisée dans 6 grandes villes (Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Strasbourg et Nancy).

portrait de femme

Peggy Baron

Chaque jour je m'installe à la terrasse de l'actu et je regarde le monde en effervescence. J'écris aussi bien sur les cafards cyborg que sur le monde du travail, sans oublier les tendances conso.
commentaires

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  1. Avatar Anonyme dit :

    Je ne crois pas un mot de cette étude.
    Avec des enfants ,des poussettes,les courses , impossible de laisser sa voiture. .
    Et en province il faut une voiture .
    Paris n ' est qu 'une petite partie de la France .
    Et pour se balader dans la nature,il faut une voiture .
    Où alors il faut mettre des transports en communs très nombreux , très confortables et à des prix abordables .

  2. Avatar ManuD67 dit :

    Sans oublier "sécurisés", avec intransigeance concernant les incivilités...

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