En plein débat houleux sur la réforme des retraites, l'Institut Montaigne analyse le rapport des Français au travail. Les Français seraient-ils devenus paresseux ? Non, ils estiment leur charge de travail excessive.
De nombreuses études dressent le même constat : les Français seraient en désamour avec le travail. Alors entre perte de sens, grande démission et quiet quitting, rien ne sera-t-il jamais plus comme avant ? Comme un vieux couple qui ne regarde plus dans la même direction, les attentes des Français ne seraient plus alignées avec celles du monde du travail. Mais qu'en est-il dans les faits ?
Pourquoi ce divorce entre les Français et le travail ?
Selon le rapport « Les Français au travail : dépasser les idées reçues » de l'institut Montaigne, les causes de ce désamour ne concerneraient pas le travail en tant que tel. En effet, 77 % des actifs attribuent une note supérieure ou égale à 6/10 à la question : « à quel niveau évaluez-vous votre satisfaction lorsque vous pensez à votre travail aujourd’hui ? » Alors quelles sont les causes de ce divorce ? Les 3 principaux facteurs d’insatisfaction qui ressortent sont : le niveau de rémunération pour 46 % des salariés, le manque de reconnaissance dans 38 % des cas, et l’absence de perspectives de carrières pour 41 % des sondés. Des facteurs identiques à ceux d'avant la crise sanitaire. Toutefois, notons qu'une nouvelle source d’insatisfaction, potentiellement clivante entre les différentes catégories de travailleurs, a fait son apparition : l’impossibilité de pratiquer le télétravail.
Un accroissement de l’intensité ressentie au travail
Bien que la durée du travail soit restée stable, une forte majorité des actifs (60 %) considèrent que leur charge de travail a augmenté au cours des 5 dernières années. Comment expliquer ce ressenti d'une charge de travail « excessive » ? Selon l'enquête, les facteurs seraient d'ordre subjectif : difficulté relationnelle avec le management, charge psychique ou encore faible degré d’autonomie. Des résultats qui indiquent une certaine exigence vis-à-vis des conditions de travail et de la relation avec la hiérarchie.
Le rapport révèle également un éclatement du cadre habituel des 35 heures en rapport avec la démocratisation du télétravail. Conséquence : un étalement croissant des horaires de travail et un grignotement du professionnel sur le privé (travail en soirée ou le week-end), avec seulement 40% des sondés déclarant respecter leurs « heures de bureau habituelles ».
Le phénomène de grande démission relèverait-il du mythe ?
Si l'enquête confirme la volonté « très marquée » de mobilité professionnelle des Français, les auteurs n'y voient cependant pas le principal facteur explicatif à la grande démission. Quelle en serait donc la cause ? Le rapport met en avant les évolutions législatives (introduction de la rupture conventionnelle en 2008) combinées à un marché du travail en bonne santé (faible taux de chômage) qui favoriserait des transitions professionnelles moins risquées.
Partir à la retraite, oui, mais à pas n’importe quel prix
Près de la moitié des sondés considèrent que l’âge du départ à la retraite actuel (62 ans) est déjà « trop élevé » . Si la pénibilité physique ressentie est l’un des facteurs explicatifs, il est loin d’être le seul. L’absence de perspective de carrière ou la difficulté de concilier la vie professionnelle et la vie familiale renforcent considérablement la probabilité d’exprimer cette opinion. Dans ce contexte, 44 % des salariés indiquent envisager de partir à la retraite de manière anticipée, quitte à bénéficier d'une pension réduite. Selon l'Institut, cela suggérerait qu’un nouvel allongement de la durée de cotisation pour l’obtention de la retraite à taux plein sans relèvement de l’âge minimum légal pourrait entraîner de nombreux départs précoces avec pension réduite, ce qui diminuerait fortement le rendement financier d’une telle réforme.
Euh... marché du travail en bonne santé ???... taux de chômage bas??? Ils se foutent de la gueule de qui eux encore ?? C est quoi cet article minable !!!