Selon une enquête, fatigue et manque de motivation sont les principaux freins à l'adoption d'un mode de vie sain. Une réalité aggravée par l'inflation qui accentue la précarité alimentaire.
Il y a un an, l'OMS alertait quant à l'épidémie d'obésité qui frappe l'Europe. Aujourd'hui, un sondage interroge les Britanniques pour identifier les freins à l'adoption d'un mode de vie sain et équilibré. Verdict ? Fatigue et manque de motivation sont les principaux motifs invoqués.
35 % des Britanniques trop fatigués pour changer
En Europe, plus d'1,2 million de personnes meurt chaque année de surpoids et d'obésité. Face à ce constat, un sondage s'intéresse aux obstacles auxquels de nombreuses personnes sont confrontées dans leur désir d'adopter des habitudes saines. Parmi les freins le plus fréquemment évoqués, le manque de motivation arrive en tête (38 %) suivi de près par la fatigue (35 %). Le sondage indique également que le coût de l'alimentation freine 30 % des répondants et le manque de temps,26 % d'entre eux. Parmi les autres raisons invoquées, on trouve l'équilibre travail/vie personnelle (25 %), le coût d'un abonnement ou d'un équipement sportif (25 %) où encore le manque de confiance en soi (16 %). En outre, 12 % ont déclaré « ne pas savoir par où commencer ». Des motifs qui ne surprennent pas Matt Lambert, responsable de l'information et de la promotion de la santé du WCRF : « Les gens ont des horaires chargés et nous savons que, pour beaucoup, la dernière chose qu'ils ont envie de faire lorsqu'ils sont fatigués ou manquent de motivation est de cuisiner ou d'aller à la salle de gym. » Un constat que regrette le responsable, qui indique que 40 % des cas de cancer pourraient être évités en mangeant sainement et en faisant de l'exercice.
Le panier de courses, un risque pour la santé
En France, une étude menée par l’IFOP pour l’association La Tablée des Chefs pointait quant à elle l'inflation comme facteur aggravant. L'enquête réalisée en février 2023 révélait que 9 personnes sur 10 ont changé leurs habitudes en renonçant à l'achat de certains produits ou en supprimant un repas de la journée. La précarisation des foyers français aux revenus modestes les oblige à renoncer à certains aliments pour subvenir à leurs besoins essentiels et dépenses fixes importantes (logement, énergie...). Ainsi, 53 %, des personnes interrogées ont indiqué avoir dû réduire les portions et la quantité des repas, 79 % avoir changé leurs habitudes en consommant des produits moins chers et 1 personne sur 2 a diminué sa consommation de fruits et légumes. Une dégradation de l’alimentation qui peut entraîner des risques sanitaires : 67 % craignent que ces changements d’habitudes alimentaires aient un impact sur leur santé au quotidien (fatigue, carences et perte de poids). Des préoccupations justifiées selon Vincent Brassart, Président de La Tablée des Chefs, qui voit en l'inflation une forme de « double peine » pour les personnes précaires. Et face à cet écart entre le savoir et le pouvoir (conscience de l'importance de suivre une alimentation saine et équilibrée, sans en avoir les moyens matériels et financiers ), Vincent Brassart tire la sonnette d'alarme : « Il est essentiel de travailler ensemble en tant que société pour garantir que tous les individus, quel que soit leur milieu socio-économique, aient accès à une alimentation saine et équilibrée, qui est essentielle pour leur santé et leur bien-être à long terme. »
Méthodologie : sondage YouGov mené auprès de 2 086 adultes britanniques pour le Fonds mondial de recherche sur le cancer (WCRF).
Participer à la conversation