Le « crypto-winter » n’a pas eu raison de leur optimisme. C’est l’un des enseignements d’un sondage Harris Poll sur le rapport des citoyens américains aux milliardaires.
Arnaques en tout genre, cours qui dégringolent, analystes peu confiants… Cela n’effraie pas les cryptoinvestisseurs selon un sondage publié par Harris Poll à la rentrée. Cette enquête montre que 71 % des détenteurs de cryptomonnaies aux États-Unis pensent qu’ils ont les outils nécessaires pour devenir milliardaires, contre 44 % pour l’ensemble de la population.
Allo la Lune ?
On pourrait pourtant s’attendre à ce que certains cryptoinvestisseurs redescendent un peu sur Terre après leur voyage « to the moon » (le mantra des investisseurs pour que leurs actifs atteignent des sommets). Car le paysage s’est considérablement terni ces derniers mois. À l’été 2022, date à laquelle a été réalisé le sondage, l’Ether et le Bitcoin, les deux principaux actifs numériques, ont connu deux cryptokrachs leur faisant perdre environ 70 % de leur valeur. Le prix moyen de revente des NFT, ces œuvres numériques à la Une en 2021, a lui aussi drastiquement baissé au cours de 2022. Selon un récent rapport du site spécialisé NonFungible, le volume de dollars échangés sur le marché des NFT a baissé de 77 % entre le deuxième et troisième trimestre 2022.
Ce « crypto-winter » pourrait toutefois être suivi d’un rebond, espèrent certains investisseurs comme ce fut le cas en 2020 après une période de creux entre 2018 et 2019.
Le sondage d’Harris Poll ne concerne pas seulement les cryptomonnaies, mais plus largement le rapport des citoyens américains aux milliardaires. Il montre que les jeunes générations sont les plus susceptibles de penser qu’ils pourront un jour atteindre ce statut : 66 % des Gen Z et 58 % des millenials ont répondu positivement à l’affirmation : « Je pense avoir les moyens de devenir un jour milliardaire ».
Culture de l’argent facile
La culture de l’argent facile et du trading a certainement contribué à alimenter l’optimisme des plus jeunes, observe Input Magazine. Elle se traduit par la démocratisation de l’investissement via des applications faciles d’accès comme RobinHood, la financiarisation de biens de consommation (comme les baskets et les consoles de jeux) ou encore la multiplication de gourous des réseaux sociaux experts en conseils financiers et bien décidés à démystifier notre rapport à l'argent.
Si chacun a l'espoir de faire partie du club des milliardaires, le rapport à ceux qui le sont déjà reste ambivalent. Les utlra-riches sont plutôt bien perçus par les Américains selon le sondage – 60 % des personnes interrogées les admirent et 63 % pensent qu’ils sont bénéfiques à la société. Mais paradoxalement, 58 % pensent qu’ils contribuent à l’inflation et 58 % estiment qu’ils se sont enrichis de manière injuste pendant la pandémie. Et 42 % pensent qu'ils ne devraient pas acheter de médias ou de réseaux sociaux...
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