
Les signaux sont au rouge, mais on ne fait pas grand-chose. Décryptage des freins qui nous paralysent.
L'année a été marquée par une aggravation du dérèglement climatique, aux conséquences humaines dramatiques : vagues de chaleur, sécheresse, incendies, inondations, ouragans… Si le climatoscepticisme est aujourd’hui marginal, les enjeux se situent désormais dans la mise en actions, mise en action qui peine à démarrer. CapGemini analyse les raisons de cette inertie au travers des réseaux sociaux.
Surplus d'optimisme, manque d'informations : les freins
Décryptage des freins à l'action climatique qui nous paralysent et nous mènent dans le mur.
Optimisme déconnecté
Les entreprises n'hésitent pas à communiquer sur leurs progrès environnementaux. Un optimisme jugé déconnecté, voire opportuniste. En effet, l’impact réel de ces progrès étant souvent difficile à appréhender, la sur-communication positive, parfois en contradiction avec les analyses des experts auquel cas on peut parler de « greenwashing », crée une dissonance qui génère défiance et décourage l’action. Les consommateurs, notamment les plus jeunes, ont gagné en maturité sur ces sujets et y sont désormais très sensibles. L’ « optimisme déconnecté » concerne aussi ceux qui pensent que la technologie est la solution à l’urgence climatique.

Manque d’information fiable sur les solutions
Submergés par des informations contradictoires ou de la désinformation, les internautes se sentent paralysés. Une difficulté à identifier les informations fiables et utiles qui favorise le scepticisme et un sentiment d'impuissance. En 2022, on note un accroissement du nombre de publications et du taux d’engagement par rapport à ce sujet, marqué par de fortes émotions négatives. Dans ce contexte, les institutions et les autorités telles que le GIEC, qui a publié son 6ème rapport en avril 2022, sont des références très attendues.

Crainte des impacts sociaux négatifs des mesures climatiques
Avec une année 2022 marquée par l’inflation, le coût de la vie s’immisce dans les conversations quant aux changements drastiques de modes de vie nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Dans ce contexte, les internautes portent une attention exacerbée aux éventuels effets collatéraux des actions à mettre en place. En outre, la justice sociale est au cœur de la conversation climatique. Le baromètre révèle que les internautes sont soucieux des populations les plus fragiles, premières victimes de la crise climatique.

Délégation d’autorité
Les consommateurs considèrent que l’effet « colibri » des actions individuelles ne suffit plus au vu de l’urgence. Les entreprises, perçues comme responsables d’une grande partie du problème, sont vues comme les premières à pouvoir agir durablement et efficacement, devant les citoyens, et loin devant les États.

Désespoir face au changement climatique
Les individus se sentent désemparés face à l’impact du changement climatique, au point de décourager toute action : « il est trop tard pour faire quoi que ce soit ». En hausse en 2022, les publications en phase avec cet état d'esprit sont celles qui provoquent le plus fort engagement et la plus importante proportion d’émotions négatives parmi tous les freins étudiés.

*Méthodologie : analyse proposée par Capgemini, en partenariat avec Dassault Systèmes et Bloom au travers de l'analyse des contenus postés en anglais par les individus et organisations sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram, YouTube, TikTok) entre février et octobre 2022, soit plus de 330 millions d’acteurs, 14 millions de « documents » (posts et commentaires) et 480 millions d’engagements ( « likes », émojis, etc.).
Participer à la conversation