La main d’un homme dans un gant bleu prend un gros plan d’eau dans un tube à essai pour mesurer la pollution de l’eau

Un nouveau procédé pour lutter contre la pollution chimique de l'eau

© Roman Novitskii

Des scientifiques expérimentent une solution de traitement de l'eau pour éradiquer les produits chimiques. La nouvelle approche pourrait également permettre d'éliminer les résidus pharmaceutiques et les microplastiques.

L'Université de la Colombie-Britannique (UBC) a réalisé une percée majeure dans la technologie de traitement de l'eau en développant une méthode pour éliminer des sources d'eau les substances « per et polyfluoroalkyles » (PFAS), également connues sous le nom de « produits chimiques éternels ». Des produits chimiques nocifs qui se retrouvent dans divers produits de consommation et sont à l'origine de risques environnementaux et sanitaires considérables.

Qu'est-ce que les PFAS ?

Les PFAS sont largement utilisés depuis les années 1940. On les trouve dans des produits tels que les cosmétiques, les écrans solaires, les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les produits antitaches où encore les mousses anti-incendie. Dans la plupart des cas de contamination, l'exposition se fait par les aliments et les produits de consommation, mais les individus peuvent également être exposés par l'eau potable, en particulier s'ils vivent dans des zones où les sources d'eau sont contaminées. En effet, en raison de leur nature persistante et de leur résistance à la décomposition, les PFAS s'accumulent dans l'environnement et pénètrent les sources d'eau, entraînant des risques pour la santé. Parmi eux : cancers, déséquilibres hormonaux ou encore affaiblissement du système immunitaire. Alors que les inquiétudes grandissent quant aux effets à long terme, la solution de l'UBC pourrait permettre de protéger les sources d'eau, garantissant l'accès à une eau plus propre et plus sûre en rendant les substances inoffensives.

Éliminer les contaminants de l'eau

Jusqu'alors, les méthodes traditionnelles de traitement de l'eau déployées dans les maisons et l'industrie utilisant le charbon actif et les systèmes d'échange d'ions se sont révélées inefficaces contre les PFAS. Pour les éliminer, le chercheur Madjid Mohseni et son équipe ont conçu un matériau adsorbant capable de piéger et retenir les PFAS présents dans l'eau. Les PFAS sont ensuite détruits à l'aide d'un procédé appelé « oxydation électrochimique ». La technique consiste à appliquer un courant électrique à l'eau, qui génère des « radicaux hydroxyle » hautement réactifs ayant pour effet d'oxyder et neutraliser les molécules de PFAS. En plus de lutter contre la contamination par les PFAS, cette nouvelle approche de traitement de l'eau pourrait également permettre d'éliminer d'autres contaminants nocifs des sources d'eau, tels que les résidus pharmaceutiques et les microplastiques.

Le nouveau procédé a montré des résultats prometteurs lors de tests en laboratoire, éliminant avec succès jusqu'à 99,9 % des PFAS des échantillons d'eau. Les chercheurs travaillent actuellement à la mise à l'échelle de la technologie. Mohammad Arjmand, professeur adjoint à l'École d'ingénierie de l'UBC, a souligné l'importance de cette percée, déclarant que la technologie est « mille fois meilleure » ​​que les méthodes de filtration conventionnelles. Il a aussi expliqué que la méthode développée par l'UBC est plus efficace, plus rapide et plus rentable que les solutions existantes pour l'élimination des PFAS. « Nos supports adsorbants capturent jusqu'à 99 % des particules de PFAS et peuvent également être régénérés et potentiellement réutilisés. Cela signifie que lorsque nous éliminons les PFAS de ces matériaux, nous ne nous retrouvons pas avec des déchets solides plus hautement toxiques qui constitueront un autre défi environnemental majeur. »

Fatemeh Asadi Zeidabadi, étudiante au doctorat au département de génie chimique et biologique de l'UBC et étudiante dans le groupe du Dr Madjid Mohseni. © Laboratoire Mohseni
portrait de femme

Peggy Baron

Chaque jour je m'installe à la terrasse de l'actu et je regarde le monde en effervescence. J'écris aussi bien sur les cafards cyborg que sur le monde du travail, sans oublier les tendances conso.
commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire