Pas encore majeurs et déjà plongés dans la plus grosse crise mondiale depuis un siècle, bienvenue dans le monde des Z.
Qui dit crise, dit adaptation. À ce jeu-là, on aurait pu croire que les ados seraient bien meilleurs que leurs aînés. Pourtant, la pandémie de Covid-19 affecte autant les jeunes, voire plus, qui voient leur avenir prendre une teinte bien sombre.
Le premier gros choc de leur vie
Pour la génération Z, la crise actuelle est le premier gros choc de leur vie. Et ce choc est mondial. Partout, il est qualifié de plus grosse crise aussi bien sanitaire que financière depuis des décennies. Pas de quoi rassurer une génération qui s’apprête à faire son entrée dans la vie active dans quelques années. Une étude menée par Glassdoor a montré qu’un tiers des Français a peur de perdre son job. Les ados, eux, ont peur de ne pas en trouver du tout.
Pour Wired, le journaliste Christopher Null, lui-même père d’une ado de 18 ans, a interrogé des dizaines de jeunes Américains sur la façon dont ils vivent cette situation exceptionnelle. Stress, insomnie, ennui… il ne fait pas bon avoir 16 ans en 2020. Étonnamment, aller au lycée tous les jours manque à la Gen Z. « Maintenant qu’on est à la maison, on n’a qu’une envie : aller à l’école », confie Emma, 17 ans. Pendant que Zoé qualifie les cours en ligne de « grosse blague ». À l’anxiété, s’ajoute donc la frustration.
Une crise vécue à travers les réseaux sociaux
Il y a toujours eu des crises et il y a toujours eu des ados pour les vivre. La différence, c’est qu’aujourd’hui presque tous sont équipés de smartphones. À l’annonce du confinement, Christopher Null pensait d’ailleurs que ça ne changerait pas grande chose au quotidien de sa fille qui « passe la plupart de son temps dans sa chambre à regarder son téléphone. » Mais même les applications sociales comme Houseparty ou TikTok n’empêchent pas les ados de ressentir l’isolement du confinement.
À travers leurs smartphones, les Zillennials sont également soumis en permanence à des contenus sur le coronavirus et la crise actuelle. Entre les fake news qui se multiplient et leurs influenceurs préférés surfent sur leurs peurs pour leur vendre n’importe quoi, il y a de quoi être au bord de la crise de panique.
Frustration de ne pas être entendus
Plus que l’angoisse, c’est la frustration qui domine parmi les ados. Aux États-Unis, le sentiment est partagé par 63% des 13-25 ans. Avant la crise, ils pestaient déjà contre les adultes qui avaient détruit leur futur à coup de « OK Boomer » . En suivant, l’exemple de Greta Thunberg et les autres ado-militants, ils réclamaient déjà ce « monde d’après ». Évidemment, ils le voyaient plus juste et plus respectueux de la nature. Mais alors que l’Organisation Internationale du Travail annonce que 2,6 milliards de personnes sont affectés par une perte d’activité dans le monde, la crise exacerbe encore un peu plus les inégalités. Et avec elle, la frustration des Zillennials de ne pas avoir été écoutés.
Loin de décourager ces ados militants, la crise pourrait même les pousser à amplifier leurs efforts. Interrogé par le Washington Post, Kei Kawashima-Ginsberg, directeur du Center for Information and Research on Civic Learning and Engagement à l’University Tufts, affirme que la pandémie va « consolider la position militante » de cette génération. Avec cette crise, les ados d’aujourd’hui risquent fort d’en attendre beaucoup de l’État demain. Et par exemple, relancer une nouvelle fois le débat sur le revenu universel.
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