Partie d'une vidéo sur TikTok, l'expression est entrée dans le langage courant. Et alimente le clash des générations entre les millennials et les baby boomers.
Fainéants, pleurnichards, trop dépensiers ou trop économes… on a à peu près tout dit sur les millennials. Et souvent à tort. Pour en avoir le cœur net, deux journalistes de Buzzfeed News ont épluché les données officielles du Census Bureau. D’après leur analyse, 1,4 million de millennials américains aidaient financièrement leurs parents en 2016. La même proportion que les baby boomers qui subvenaient toujours aux besoins de leurs enfants adultes. Un partout, la balle au centre.
Et pourtant, entre les deux générations, les relations sont au bord de l’explosion. Une situation qui ne risque pas de s’arranger avec l’apparition de cette nouvelle expression virale : « OK boomer » .
Le cri de ralliement des générations Z et Y
Tout a commencé sur TikTok, un réseau social où l’on compte les « boomers » sur les doigts d’une main. Un utilisateur a partagé une vidéo d’un homme d’une soixantaine d’années qui accusait les jeunes de ne pas vouloir grandir et de croire à « une société utopique où tout le monde serait égal ». Pour seule réponse, il reçoit un « ok boomer » griffonné sur un carnet. Une sorte de « cause toujours, tu m’intéresses » version 2019.
Sur TikTok, c’est l’emballement avec des dizaines et des dizaines de vidéos qui reprennent l’expression. Symbole de la lassitude des millennials et zillennials, la locution est devenue le cri de ralliement des nouvelles générations. Le ras-le-bol des jeunes possède même son hymne avec la chanson « Ok boomer » de Peter Kuli, qui cumule 236 000 écoutes sur Soundcloud et autant sur YouTube.
De TikTok au parlement néo-zélandais
D’habitude, ce qui se passe sur TikTok reste sur TikTok. Mais l’expression OK Boomer a très vite dépassé les frontières de la plateforme préférée de la génération Z. Sur Instagram, le #okboomer compte déjà plus de 17 000 occurrences. Selon Visibrain, l'outil de veille des médias sociaux, plus de 1 115 000 tweets ont été publiés à ce sujet depuis le début du mois de novembre 2019.
L’expression dédaigneuse a même été entendue dans le parlement néo-zélandais. Interrompue par un collègue plus âgé lorsqu’elle défendait une loi contre la crise climatique, la députée de 25 ans Chloë Swarbick a répondu par un « OK boomer » qui a fait le tour du monde.
25-year-old New Zealand lawmaker Chlöe Swarbrick was giving a speech supporting a climate crisis bill when she was heckled by an older member of Parliament. She simply said, "OK boomer," and kept talking, unfazed. https://t.co/RPzbqdBLpc pic.twitter.com/mCmGXLGsQi
— CNN (@CNN) November 9, 2019
Une prise de parole qui a généré un pic de tweets avec 163 588 messages publiés sur la plateforme le 5 novembre 2019.
Un fossé générationnel alimenté par la culture du clash
Chez les moins de 25 ans, l’expression défoule. Du côté des plus de 55 ans, elle irrite. Et creuse encore un peu plus le fossé générationnel. Abigail Disney, réalisatrice, héritière de l’empire Disney et membre de la génération boomer, a pris la défense des jeunes générations sur Twitter. Elle appelle les « boomers » à ne pas s’offenser et laisser faire la nouvelle génération. Elle conclut en rappelant aux boomers que « ce n’est pas comme [s’ils avaient] fait du bon travail avec le temps qu’[ils] ont eu. » De quoi remettre un peu d’huile sur le feu. Qu’on soit boomer ou millennial, on n’est pas près de sortir de la culture du clash permanent.
N'importe quoi, ok boomer ne vient pas de Tiktok mais de 4chan déjà en 2015.
beau travail d'investigation, ça m'a pris 1 minute pour le découvrir.