
Changer de modèle économique pour sauver le climat, c'est le souhait d’une large majorité des individus en France, selon une étude menée par BVA pour Greenpeace.
Le système capitaliste peut-il soutenir la transition écologique ? Après la crise, les Français et Françaises ne sont pas unanimes. Un sondage mené par BVA pour Greenpeace révèle ainsi un manque de confiance envers le système économique actuel : seuls 36% des individus sont convaincus que le capitalisme est compatible avec la lutte contre le dérèglement climatique.
Contraindre les entreprises et les États à sauver le climat
Première étape pour rectifier le tir : mettre en place un système contraignant pour obliger les entreprises à émettre moins de de gaz à effet de serre. C’est le souhait de 88% des personnes interrogées. Parmi les contraintes envisagées, celle qui remporte le plus d’adhésion est l’interdiction du versement de dividendes aux entreprises qui ne réduisent pas leurs émissions de gaz à effet de serre en fonction des objectifs de l’Accord de Paris (86%). En seconde place, l’interdiction de la publicité aux marques contribuant au dérèglement climatique (65%).
Mais les entreprises ne sont pas les seules à devoir agir : 76% des répondants estiment ainsi que l’État devrait être contraint par la justice à agir pour respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Pour ce faire, il faudrait renforcer les pouvoirs et l’action de l’Union européenne (70%).
A contrario, les actions de désobéissance qui enfreignent la loi pour alerter sur les menaces qui pèsent sur l’environnement sont considérées comme légitimes par 58% des gens.
Une transition plébiscitée dans tous les secteurs
Dans ce nouveau modèle, la transition écologique aurait une place centrale. 77% des personnes interrogées pensent d’ailleurs que la transition écologique incarne une opportunité pour créer davantage d’emplois, et relocaliser l’économie. Et bonne nouvelle : nous serions 73% à vouloir maintenir ou accélérer nos efforts en matière de développement durable, afin de favoriser cette transition dans plusieurs secteurs :
Agriculture
91% des répondants souhaitent voir se développer rapidement une agriculture locale et écologique. En parallèle, 87% veulent interdire l’entrée sur le territoire français de produits ayant potentiellement contribué à la déforestation dans d’autres pays du monde.
Alimentation
91% des Français et Françaises voudraient que l’alimentation bio soit rendue accessible à tout le monde. Pour ce faire 80% veulent que l’argent public dédié à l’agriculture soit alloué en priorité aux agriculteurs et agricultrices bio ou déjà engagé.e.s dans la transition écologique.
Énergie
81% approuvent le gouvernement dans la promotion des énergies renouvelables via des investissements conséquents. 67% pensent que l’argent public ne devrait pas être utilisé pour subventionner des énergies fossiles
Mobilité
58% des personnes interrogées se positionnent en faveur de la suppression des lignes aériennes intérieures lorsqu’il existe des alternatives en train de moins de 6h, et 65% soutiennent la proposition d’un malus plus importants sur les véhicules les plus polluants.
Commerce
82% des répondants estiment que la France devrait s’opposer à tout accord de libre-échange avec des pays qui ne réduisent pas suffisamment leurs émissions de gaz à effet de serre.
Méthodologie
Interrogation par Internet du 27 mai au 1er juin 2020, auprès d’un échantillon de 1003 répondants représentatif de la population française et âgés de 18 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession de l’interviewé, région, catégorie d’agglomération et nombre de personnes dans le foyer.
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