340$ : le salaire d'un narco trafiquant de 11 ans, recruté sur un jeu mobile !

340 $ : le salaire d'un narcotrafiquant de 11 ans, recruté via un jeu sur mobile !

© montage

Pour recruter, les cartels mexicains ont recours aux jeux en ligne. Trois enfants âgés de 11 à 14 ans ont été retrouvés, après avoir été piégés par ce staffing 2.0. 

Tout n’est pas rose sur les plateformes de jeux en ligne ? La semaine dernière, nous évoquions ces militants néonazis en quête d’influence auprès des jeunes sur le métavers Roblox. Cette semaine, 20 minutes retrace l’histoire sidérante de ces trois jeunes mexicains enrôlés par des narcotrafiquants infiltrés dans leur jeu vidéo préféré.

D’un Battle Royal au trafic de drogue, il n’y a qu’un pas ?

Pour attirer les plus jeunes, les démarcheurs du marché de la drogue mexicain ont fait fort. Déjà présents sur les réseaux sociaux comme Instagram ou TikTok, on les retrouve désormais au milieu de certains jeux en ligne, comme Free Fire. Très populaire au Mexique, il s’agit d’un jeu d’action et de survie suivant le principe répandu des Battle Royal. Il totalise près de 155 millions de téléchargements.

Trailer du jeu en ligne Free Fire

Dans le cas précis, le jeu a été utilisé par certains trafiquants pour toucher de jeunes recrues. Leur technique est simple ! Le démarcheur crée un profil de joueur tout à fait normal, à l’exception de son pseudo rappelant discrètement le nom du réseau, comme  « CJNG », acronyme de « Cártel Jalisco Nueva Generación ». Puis, de partie en partie, le trafiquant promet un salaire à de (très) jeunes joueurs, s’ils rejoignent le cartel.

Peu ou pas d’emprise sur ces recrutements

Ce type de méthode gagne du terrain, sans vraiment connaître d'obstacle. En témoigne cette affaire datée du 9 octobre dernier. Ce jour-là, la police a retrouvé trois enfants âgés de 11 à 14 ans qui, vraisemblablement, avaient mordu à l’hameçon. L’offre était claire : partir à Monterey au nord du Mexique pour surveiller les fréquences radiophoniques et signaler les mouvements des forces de l’ordre, tout cela contre 8 000 pesos (environ 340 euros). Séduit par l’offre, l’un des trois enfants en a parlé à deux amis qui l’ont suivi pour rencontrer le rabatteur.

Si les trois enfants ont finalement retrouvé leur famille, l’affaire révèle – une nouvelle fois – les carences de ce jeu en termes de modération. Le problème ici, c’est que la plupart des échanges entre joueurs ont lieu dans des chats privés sur lesquels les modérateurs n’ont pas d’emprise. Outre des campagnes de sensibilisation des risques auprès des parents, peu de choses ont donc été établies pour prévenir ce type de dérives.

Aux micros de l’ADN en septembre 2020, le journaliste Paul Conge évoquait déjà des méthodes de recrutements d’ordre politique par des groupuscules d’extrême droite, dans les jeux vidéo comme Fortnite. Grâce au « grooming » (fait d’échanger des items rares pour gagner les faveurs de joueurs influençables), fachos ou narcos ont le champ ouvert pour gagner la confiance des mineurs, au nez et à la barbe des modérateurs.

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