Couple s'embrassant derrière un ballon en forme de coeur

Etat des lieux de la vie amoureuse des Français(es)

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Plus de 5 ans après la déferlante du mouvement #MeToo, où en sont les Français dans leur vie de couple ?

Une étude Harris Interactive et Xlovecam montre qu’en dépit de la révolution féministe portée par le mouvement #MeToo, la sexualité de la majorité des Français(es) reste marquée du sceau de la domination masculine.

Les hommes préfèrent (encore) les compagnes plus jeunes aux femmes mûres

Alors que la majorité des couples hétérosexuels sont encore formés d’hommes plus âgés que leur compagne, l'étude montre que ce modèle conjugal n’est pas forcément le fruit du désir d’une majorité de la gent féminine. Dans l’idéal, les Françaises expriment à 61 % leur préférence pour un partenaire amoureux « du même âge » . Une situation égalitaire qui reste rare puisqu'à peine 12 % des mariages célébrés en 2017 étaient dans cette configuration (contre 23 % de mariages où la femme étaient plus âgées). Les femmes désirant un conjoint « plus jeune » restent, elles, peu nombreuses (13 %) par rapport à la forte proportion d’hommes (34 %) qui préféreraient, eux, avoir une conjointe qui soit leur cadette.

La sexualité conjugale reste largement le fruit d’un désir masculin

Le coït hétérosexuel reste encore largement à l’initiative de la gent masculine : 70 % des femmes reconnaissent que c’est leur partenaire qui a le plus souvent envie de faire l’amour. De même, l’envie d’essayer de nouvelles pratiques sexuelles est deux fois plus forte chez les hommes (49 %) que les femmes (28 %) sauf chez les jeunes de moins de 35 ans où l’écart entre les deux sexes est moins prononcé (64 % chez les jeunes hommes, contre 48 % chez les jeunes femmes). Ce manque d’entrain féminin pour la sexualité de couple tient probablement au fait que les femmes - notamment les plus âgées - en tirent moins de plaisir que les hommes. En effet, alors que la moitié des hommes en couple déclarent (53 %) avoir systématiquement un orgasme lors d’un rapport sexuel, c’est le cas de seulement une femme sur trois (33 %). Point positif : ce « gap orgasm » (fossé organismique) semble se réduire au fil du renouvellement des générations : 31 % des femmes en couple de moins de 35 ans déclarent avoir eu un orgasme systématiquement lors de leur rapport, contre 41 % des hommes du même âge.

Le coït hétérosexuel reste très phallocentré

L’accès des femmes à l’orgasme semble encore freiné par une sexualité de couple encore trop « phallocentrée ». Une des causes des difficultés féminines à atteindre l'orgasme tient sans doute au fait que les techniques de coït les plus pratiquées ne sont pas toujours celles les plus à même de procurer du plaisir à la gent féminine. C'est particulièrement le cas de la pénétration vaginale qui reste de loin l'acte sexuel le plus fréquent - 59 % des femmes la pratiquent régulièrement - alors qu'elle n’est pas la plus efficace (cf. étude Ifop -Cam4 2015). Mais c’est aussi le cas de la fellation qui est une pratique sensiblement plus répandue (70 %) que le cunnilingus (62 %) chez les femmes alors qu’elle est très logiquement moins épanouissante pour elles.

Une « culture porn » qui pèse sur les femmes

Selon l'étude, la sexualité souffre également du poids d’une « culture porn » dont les scripts sexuels sont souvent générateurs de complexes corporels et sexuels. Ainsi, près des deux tiers des Françaises (62 %) admettent avoir déjà été complexées par leur corps dans le cadre de leur sexualité, contre moins d’un homme sur deux (47 %). Et ces complexes corporels se font particulièrement ressentir chez les jeunes femmes de moins de 35 ans : 51 % d’entre elles déclarent avoir honte de leur corps dans le cadre de leur sexualité, soit deux fois plus que ce que l’on mesure chez les jeunes hommes du même âge (24 %). De même, la reproduction de pratiques sexuelles vues dans des films X s’avère une source anxiété dans la gent féminine : une majorité de Françaises (51%) déclarent avoir déjà été complexées par le fait de ne pas aimer certaines pratiques comme le sexe oral ou anal, soit près du double de ce que l’on observe chez des hommes (30 %). En revanche, la pression à être un « bon coup » pèse plus sur les épaules masculines : 55 % des hommes admettent avoir déjà été complexés à l’idée de ne pas réussir à satisfaire leurs partenaires, contre 41 % des femmes.

Méthodologie : étude Harris Interactive pour XloveCam réalisée du 6 au 11 mai 2023 auprès d’un échantillon de 1 518 personnes.

Peggy Baron

Chaque jour je m'installe à la terrasse de l'actu et je regarde le monde en effervescence. J'écris aussi bien sur les cafards cyborg que sur le monde du travail, sans oublier l'environnement et les tendances conso.

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commentaires

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  1. Avatar Anonyme dit :

    Ouin ouin, toujours la meme rengaine, les hommes sont genetiquement des monstres et les femmes de pov'tites victimes, quoi...

  2. Avatar Gilbert Roy dit :

    Joli site français

  3. Avatar Anonyme dit :

    Pleinement d'accord sur l'ensemble des écrits au vu de mon expérience personnelle.
    Suis un homme de 67 ans très actif sexuellement.

  4. Avatar Anonyme dit :

    Je résume : C'est la faute des hommes ! Mais, ça va ! On est habitués, vous étonnez pas d'être célibataires/divorcées à 40 ans avec vingt chats !

  5. Avatar Anonyme dit :

    Bien inintéressant ! Un article pour savoir si on est dans la majorité ou pas ?!

  6. Avatar Anonyme dit :

    La passion féministe de l'égalité conduit à des résultats très curieux : ainsi la réduction de la différence d'obtention de l'orgasme entre hommes et femmes est noté comme un point positif alors qu'il résulte d'une diminution de la proportion des orgasmes moins importante chez les femmes (de 33% à 31%) que chez les hommes (de 53% à 41% !!!)

  7. Avatar Anonyme dit :

    Bigre : rien de bien neuf sous le soleil apparemment ...

  8. Avatar Anonyme dit :

    En résumé : l'éternel malentendu entre les sexes depuis des millénaires. Et pourtant l'humanité ne cesse de se reproduire comme si de rien n'était. Décidément, la guerre des sexes n'aura pas lieu ...

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