Une femme travaillant sur son canapé en jogging et pieds nus

Survêt’- chaussettes : comment Zoom asphyxie l’industrie de la mode

© SrdicPhoto via Getty Images

Télétravail oblige, on a remisé nos vêtements « de bureau » au placard. Nos collègues ne voient pas ce qui se passe en-dessous de la ceinture ? Nul besoin de faire des efforts. Résultat : nos dépenses mode sont au point mort. Nos avatars virtuels, eux, en profitent pleinement.  

Le confinement est peut-être officiellement terminé en France, mais de nombreuses personnes sont encore en télétravail. Et au bout de deux mois de pratique et de réunions en visio, on a clairement laissé tomber les chemises. En confinement, on abandonne les soutifs, on ne change pas de slip, et on oublie carrément ce qui habille nos jambes et nos pieds, dans la mesure où personne n’est amené à les regarder.

Le verdict est sans appel : Zoom a tué le sneakers game.

Vis ma vie de fashionista en confinement

Il faut dire que se procurer la moindre paire de chaussures en confinement pouvait relever du parcours du combattant. Pour commencer, impossible de se rendre en magasin. Ensuite, est-ce que prendre le temps de commander en ligne un colis dont on ignore la date d’arrivée mérite vraiment tous ces efforts ? Résultat : c’est la disette sur les sites spécialisés. Un article de Vogue Business révèle que sur des plateformes comme Goat ou StockX, les prix chutent jusqu’à 20% pour certains produits.

On se moque de nos vêtements IRL, mais on y fait très attention pour nos avatars

Peut-être que dans la vraie vie, on commence à fusionner avec nos survêt’, mais il y en a dont l’apparence nous préoccupe particulièrement : ce sont nos avatars virtuels. Le carton du confinement, c’est Animal Crossing: New Horizons. Il est possible, dans le jeu, de customiser les vêtements de son personnage. Une aubaine pour les créateurs de mode, qui s’y invitent volontiers comme le révèle Luxry Launches. D’autres jeux comme Fortnite permettent à celles et ceux qui y jouent d’acheter – avec du vrai argent – des « skins » pour personnaliser leurs avatars.

Les vêtements que l’on porte dans notre intimité ne disent peut-être rien de nous en confinement ; mais ceux qui sont portés par nos « moi » numériques sont parfois révélateurs de la façon dont on occupe notre temps. Dans l’univers des jeux en ligne, toujours, certains comme Wolfy – un jeu de « loup garou » en ligne – permettent aux joueurs et joueuses qui accumulent de l’expérience d’accéder à une garde-robe fournie. Dans un autre registre, l’application Zwift permet aux cyclistes de rejoindre une communauté passionnée. Ici, il est possible de repérer les profils débutants et les plus aguerris… selon la couleur de leurs chaussures. Les newbies se voient en effet affublés d’une paire de baskets blanches tandis que les plus pros peuvent personnaliser les leurs.

Vers une e-fashion ?

Les équipes du Financial Times admettent qu’il est difficile d’obtenir de vraies données quant aux dépenses (qu’on parle de finances ou de temps passé) allouées à l’apparence de nos « moi » virtuels. Mais les signes montrent que les e-magasins ont la cote, là où les retailers sont en peine. Dans la mesure où de nombreux événements se dématérialisent, les e-festivaliers choisissent avec autant d’attention la tenue de leur avatar que s’il s’agissait de la leur IRL.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.

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