Courses de drones, escalade sur mur cinétique, football en réalité mixte... à quoi ressembleront les compétitions sportives du futur ? État des lieux avec les jeux Futurous, un projet d'évènement qui devrait voir le jour en 2020.
Imaginé par Philippe Blanchard, ancien directeur de la gestion de l’information du Comité international olympique, les Jeux Futurous devraient voir le jour en 2020. Divisé en cinq "galaxies" mélangeant sport et tech, l'évènement a de quoi dynamiter les vénérables Jeux olympiques. Petit passage en revue des futures épreuves sportives.
E-Sports
N’en déplaise aux mauvaises langues, la pratique compétitive du jeu vidéo comprend une dimension physique non négligeable avec des questions d’endurance, de réflexes et de coordination œil-main. Comme les « vrais » athlètes, les joueurs ont besoin d’un entraînement rigoureux pouvant s’élever à près de dix heures par jour. Ceci étant dit, comment s’organisent les compétitions d’e-sport ? En temps normal, ce sont les éditeurs qui gèrent eux-mêmes leur tournoi en fonction de leur jeu phare. Les trois leaders du domaine, Riot Games, Activision Blizzard et Valve, réunissent chaque année près de 200 millions de spectateurs dans des compétitions pouvant rapporter aux équipes des prix de 20 millions de dollars. Si les sportifs peuvent se spécialiser dans de nombreuses catégories – les jeux de combat, de tir à la première personne ou de stratégie en temps réel – l’épreuve reine reste le MOBA, pour Multiplayer Online Battle Arena. Il s’agit de grands combats organisés au sein d’une arène fermée entre deux équipes dont les personnages possèdent des coups et des pouvoirs uniques. De quoi assurer un grand spectacle, à condition de comprendre ce qui se passe à l’écran…
Drones et nouvelles mobilités
Oubliez le pilotage de drone plan-plan du dimanche après-midi. Les courses de drones font déjà l’objet de compétitions comme à Dubaï avec le World Drone Prix. Via un casque vidéo et une caméra embarquée, les pilotes voient le parcours comme s’ils étaient à bord de leurs engins volants. Les épreuves peuvent se jouer dans des circuits à ciel ouvert privilégiant la vitesse ou dans un stade avec de multiples obstacles ; ce qui demande un pilotage de précision. En plus d’être utilisés comme engins de course, les drones peuvent servir de moteurs de traction. C’est notamment le cas du drone surfing, une pratique consistant à enchaîner des figures de surf en se faisant tirer par une gigantesque machine volante pilotée par un coéquipier. Même principe avec le drone boarding qui se pratique sur la neige. Mais Futurous prévoit aussi de mixer ces sports extrêmes avec des épreuves plus artistiques comme des concours de films réalisés avec ces machines volantes.
Robotique et Exosquelettes
Faire combattre des hommes contre des machines est un fantasme vieux comme la science-fiction, mais c’est une chose que vous n’êtes pas près de voir, du moins dans les jeux Futurous. Au contraire, pour ces épreuves d’un nouveau genre, c’est la collaboration entre l’homme et la machine qui sera recherchée. De nombreuses épreuves de course – saut en longueur, lancer de poids... –, seront réalisées avec des exosquelettes et pourront même inclure des para-athlètes dans des équipes mixtes. Côté robotique, les traditionnels combats de robots téléguidés sont toujours prévus. Pour ceux qui préfèrent la précision et la technique il sera possible d’assister à des parcours d’obstacles ou des challenges de construction comme ceux organisés par la DARPA, l’agence de recherche de l’armée américaine. Pendant ces épreuves, les robots bipèdes ou sur roues doivent empiler des éléments pour former une tour, ouvrir une porte, monter un escalier ou passer un obstacle.
Réalité virtuelle et mixte
C’est sans doute la catégorie la plus éclectique des jeux Futurous. On y retrouve tout d’abord des jeux vidéo en réalité mixte, qui mélangent réalité virtuelle et mouvements réels. Les joueurs sont enfermés dans des arènes de combats pleines de recoins et d’obstacles, mais perçoivent un décor et un environnement tout autres grâce à des casques. Même principe pour le football en réalité mixte qui fera s’affronter des athlètes avec un casque de VR sur la tête. Mais cette catégorie comporte aussi d’autres épreuves complètement inédites comme la course de drones ou de robots par l’intermédiaire d’interfaces cerveau-machine. Les pilotes sont équipés d’un casque électroencéphalogramme pouvant lire leurs ondes cérébrales. Grâce à ce dernier, ils peuvent piloter leurs machines par télépathie en envoyant des ordres mentaux interprétés par l’interface. De quoi faire du cerveau un muscle comme les autres.
Sport 2.0
Derrière ce terme un brin mystérieux se cachent des pratiques sportives bien connues, mais dont le fonctionnement et les règles sont changés par la technologie. L’exemple le plus classique reste le surf sur vague artificielle. Il se pratique dans de longs bassins à côté desquels de gigantesques poids motorisés se déplacent pour créer des vagues parfaitement régulières et prédictibles. Les athlètes peuvent alors enchaîner les figures sans se préoccuper des conditions extérieures. Dans un autre registre, on peut aussi citer les murs d’escalade cinétiques. Ces derniers peuvent faire apparaître ou disparaître des prises et créer des parcours modulables avec des passages plus ou moins difficiles. D’autres sports plus extrêmes sont envisagés pour Futurous comme le paragliding urbain, qui consiste à se déplacer en parapente entre des buildings ou des concours de danse en soufflerie où les athlètes exécutent une chorégraphie en apesanteur dans un tube.
Cet article est paru dans la revue 16 de L'ADN consacré aux nouveaux rituels. Vous en voulez encore ? Vous pouvez commander votre exemplaire ici.
C'est l'Homme avec un grand H et pas l'Homme dans "c’est la collaboration entre l’homme et la machine qui sera recherchée."