Une femme en maillot sur une plage

Voyages en 2023 : la fameuse « quête de sens » se fond dans l'ultra-luxe

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Pour les plus aisés, le luxe rime désormais avec la recherche d'expériences insolites, utiles et durables. Mais pas que. Parfois il s'agit juste de se louer une île privée.

Loin d'avoir freiné les envies d'évasion, la pandémie a sensiblement reconfiguré la manière d'envisager les voyages des consommateurs les plus aisés. Aujourd'hui, ils recherchent des séjours plus longs, mais aussi plus luxueux, un terme dont la signification a quelque peu changé, notamment pour les moins de 35 ans. Le point avec la récente étude* YouGov.

Cocher une case de sa « bucket list »

Loin d'avoir insuffler l'envie de ralentir, la pandémie a dopé l'appétit pour les voyages à travers le monde, particulièrement chez les plus riches. Pour 35% des sondés, les voyages sont devenus « plus importants pour eux » depuis le Covid, une proportion qui s'élève à 54% chez les urbains de 35 ans urbains à haut revenu. Plus d'un sur deux identifient voyages et vacances comme leur principal centre d’intérêt dans la vie. Ils ont d'ailleurs majoritairement prévu au moins un séjour mêlant loisir et boulot (façon dite workation, pour work + vacation, ou bleisure, pour business + leisure) pour l'année à venir. Les plus concernés sont les millennials des Émirats arabes, suivi de l'Inde et de la zone Asie-Pacifique. À l'inverse, l'appétit des Européens, à l'exception des Italiens, est plus tempéré. Cela ne suffit pas à inverser la tendance mondiale : « Au cours des 12 derniers mois, les consommateurs du monde entier se sont efforcés de rattraper le temps perdu », précise le rapport. Pour les 18-34 ans, la tendance est donc toujours au revenge travel. Cela se traduit par des dépenses plus importantes, des séjours plus longs, et des voyages vécus en groupe. Il s'agit aussi de cocher l'une des cases de sa bucket list, la liste des choses que l'on désire faire (voir une aurore boréale, plonger dans la Mer Rouge...) avant de mourir. Pour 61% des millennials argentés, il est question de « sortir des sentiers battus », de se rapprocher de la nature, et de favoriser santé et bien-être, notamment dans le cadre de retraites.

Chacun cherche son voyage

Avec quelques spécificités sur les marchés locaux. Pour les millennials américains à haut revenu, les croisières ont le vent en poupe (ahah). Côté Danemark, les aspirations en matière de voyage se concentrent sur « l'épanouissement personnel et les activités d'enrichissantes ». Chez les Australiens, on favorise les voyages en groupe ; chez les Suédois, la santé ; et chez les Singapouriens le recours aux experts de l'organisation. Dans l'Hexagone, les Français demeurent attachés aux paysages et au patrimoine**. Ils sont presque 1 sur 2 à prévoir leur prochain voyage en France (contre 30% en Europe), avec la recherche prioritaire d'un accès à la plage et aux lacs. En plus de l'envie de prendre son temps, les Français plébiscitent l’immersion dans la nature (25%) et les découvertes locales (24%) type marchés et festivals gastronomiques (72%), visites guidées (63%), circuits touristiques en randonnées (49%) et dégustations de vin (34%).

La « quête de sens » s'invite aussi en vacances

Pour les voyageurs les plus aisés, le luxe se fond désormais avec la quête de sens. « Ils veulent que leurs rêves deviennent réalité, recherchent quelque chose d'unique, d'exclusif, d'intime, de riche et de significatif en terme d’aventure ou de détente. » Les hébergements de luxe durables sont désormais avidement réservés par les moins de 35 ans, qui sont deux fois plus nombreux que les autres à séjourner dans des hébergements de luxe dits « respectueux de l'environnement. » Cela se traduit par l'envie de se connecter à la culture d'un pays (pour 34% d'entre eux) ou de vivre des expériences « sur-mesure » rapprochant d'une nature « isolée ». Depuis la pandémie, ils sont 57% à accepter de payer plus pour des expériences « haut de gamme », comme la location d'une île privée ou d'un chalet tout confort reculé. Moins bucolique, l'engouement pour les transports en première classe, les restaurants Michelin et la location de yachts et hélicoptères privés, qui concerne un quart de la démographie. Des désidératas pas toujours compatibles avec la nécessité de décarboner les vacances.

*Méthodologie : le sondage Yougov a été menée sur plus de 19 000 répondants en novembre 2023.

**Source : étude Vacancéole publiée en mai 2023.

Laure Coromines

Laure Coromines

Je parle des choses que les gens font sur Internet et dans la vraie vie. Fan de mumblecore movies, de jolies montagnes et de lolcats.
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