
La Walt Disney Company s’est engagée à produire des œuvres plus inclusives, mais les Français ne sont pas très chauds.
Un siècle après sa création à Los Angeles, la Walt Disney Company, forte d’un chiffre d’affaires de 82,7 milliards de dollars en 2022, règne sur le marché mondial du divertissement. Longtemps critiquée pour le conservatisme de ses longs métrages d’animation et l’absence de représentation de diversités ethniques et de genre, la firme américaine s’est engagée depuis plusieurs années à produire des œuvres plus inclusives. Qu'en pensent les Français, gros consommateurs de productions Disney ?
Les Français opposés aux modernisations des classiques
Une étude de l'Ifop révèle des positions plutôt conservatrices face aux évolutions. Ils sont 62 % à s'y opposer, un chiffre similaire à celui enregistré aux États-Unis. Ainsi, 77 % des Français ne veulent pas que les nains de Blanche Neige soient remplacés par des créatures magiques, un avis majoritaire quelle que soit la tranche d’âge. Plus de 7 sur 10 refusent également l’idée que Blanche Neige ne soit pas sauvée par le prince et ne rêve pas de trouver le grand amour dans la future adaptation de ce classique. Dans une proportion identique, les sondés ne souhaitent pas que soient supprimées les scènes ou le prince charmant embrasse Blanche Neige et la Belle au Bois Dormant alors qu’elles sont inconscientes. Les avis sont plus partagés sur la représentation de personnages LGBTQIA+ : 53 % y sont défavorables, avec 43 % d’opposants chez les 18-24 ans, et 40 % chez les progressistes. Choisir une actrice latino-américaine pour interpréter Blanche Neige en 2024 est critiqué par 48% des sondés, et confier à une actrice afro-américaine le rôle de la Petite Sirène en 2023, par 46 %. L'étude montre aussi que les Français sont moins sensibles que les Américains à la diversité ethnique : quand 63 % des Américains jugent important que les princesses Disney reflètent la diversité ethnique, les Français ne sont que 42 % dans ce cas.
L’influence des princesses Disney sur les petites filles
Si 8 % des personnes interrogées jugent « mauvais » que les petites filles rêvent de devenir des princesses, 37 % pensent au contraire que c’est une bonne chose. L'étude montre que la sexualité des princesses divise les Français. En effet, une petite majorité (52 %) désapprouve l'idée de princesse lesbienne. Comme pour le rapport à la diversité ethnique, les générations s’opposent clairement sur la question : un tiers des 18-24 ans est défavorable à l’idée d’une princesse homosexuelle quand les deux tiers des plus de 65 ans le sont. Autre enseignement de l'étude : 84 % des Françaises (hétérosexuelles ou bisexuelles) interrogées par l’IFOP disent que l’homme idéal doit être romantique. La consommation de dessins animés les aurait-elle influencées ? Oui : 22 % d’entre elles jugent que Disney a renforcé cette attente chez elles. Elles sont également 19 % à déclarer que Disney les a influencées dans leur attente d’un partenaire qui les protège.
Quel est le dessin animé préféré des Français ?
Avec 15 % des personnes interrogées qui en font leur Disney préféré, le Roi Lion arrive largement en tête des 26 longs métrages animés des Français. Porté par le vote des plus âgés, Cendrillon prend la seconde place du classement et la première chez les plus de 65 ans (16 % d’entre eux le citent comme leur préféré). Viennent ensuite plusieurs grands classiques comme Bambi (4 %), Le Livre de la Jungle (4 %) et Blanche Neige (3 %). Chez les moins de 35 ans, loin derrière le Roi Lion (20 %), c’est Mulan (6 %) qui prend la seconde place, suivi par Raiponce (4 %).
Source : étude IFOP et FLASHS pour le blog « Voyage avec Nous » réalisée en octobre 2023
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