
Au NFT.NYC, l'avant-garde crypto entend nous faire croire que si l'on n'a pas de portefeuille NFT à 25 ans, on n'a rien compris à la vie.
Avec un marché qui aurait dépassé les 9 milliards de dollars en octobre 2021, les NFT (pour Non Fungible Tokens) n'en finissent plus de séduire artistes, adeptes des cryptomonnaies et VC mercenaires. En quelques mois, ces objets numériques (œuvres d'art, GIF, tweets...) certifiés via la blockchain sont devenus de véritables incontournable pour toute personne qui se respecte. Les NFT sont-ils là pour assurer la fortune de tous ? C'est en tous cas ce que souhaitent nous faire croire les aficionados des crypto, qui ont fait la bamboche à la NFT.NYC début novembre.
Bored Ape Yacht Club, Seedphrase et CryptoPunk#3706
Avec 3 000 personnes inscrites sur liste d'attente, la troisième édition de la NFT.NYC était l'endroit où il fallait être vu entouré de tous ceux qui comptent dans la sphère NFT. Pour The New York Times qui a couvert l'évènement, la NFT.NYC s'apparentait à une sorte de « célébration du coming out » de la clique crypto. Un Crypto Coachella, si vous préférez.
Cimentée autour de threads Twitter et de chats Discord, la communauté aime dorénavant à se retrouver IRL pour faire la fête avec frénésie, comparer ses assets NFT, et parler crypto ou RV en se dandinant au son d'un DJ set branchouille. Pendant une semaine, tout le beau monde des NFT s'est donc retrouvé à Manhattan, batifolant joyeusement entre cocktails, soirée yacht et fiestas excentriques signées Playboy. Parmi les heureux élus de la NFT.NYC : la très chic équipe Yuga Labs à l'origine du Bored Ape Yacht Club (une collection de 10 000 illustrations représentant des singes à l'air neurasthénique), un collectionneur de NFT connu sous le pseudonyme Seedphrase, ou encore CoolCat43 et CryptoPunk #3706... Leur cri de ralliement : Wagmi, pour « we’re all gonna make it. »
Rendre les NFT cool pour gagner plus d'argent
Pour quelques vétérans de la tech interrogés par The New York Times, l’effervescence générée aujourd'hui par les NFT est comparable à l'optimisme et l'émoi des années 2000, peu avant l'explosion de la bulle. Mais les plus jeunes ont d'autres références en tête. « Pour moi, c'est comme être à Woodstock », a confié Kenn Bosak, collectionneur de NFT basé à Philadelphie, au média américain. Conclusion : le petit monde des crypto a réussi son pari : présenter les NFT comme un investissement résolument tendance, et faire au passage monter les cours. Et cela semble marcher : car pourquoi songer à acquérir le JPEG d'un caillou (connu sous le nom d'Ether Rock) pour 400 ether (plus d'un million de dollars), si ce n'est parce que c'est cool ?
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