Alors que Pfizer annonce de grandes avancées pour son potentiel vaccin, les intentions de vaccination sont bien plus faibles en France que dans le reste du monde.
Les conséquences de la pandémie pèsent lourd. Au niveau sanitaire, évidemment, mais aussi au niveau économique et social. On pourrait donc penser que l’annonce d’un potentiel vaccin susciterait l’allégresse. C’est vrai presque partout… sauf en France, où seule la moitié de la population envisage de se faire vacciner, révèle une enquête d’Ipsos pour le Forum Économique Mondial.
De plus en plus de réticences face au vaccin
Mauvais timing pour Pfizer qui annonçait en grande pompe les avancées concernant son vaccin : nous sommes de moins en moins volontaires pour nous faire vacciner. Les chiffres restent élevés : au global, 73% des personnes interrogées expriment leur désir de se faire vacciner contre le Covid-19 si cela était possible. Mais c’est 4% de moins qu’en juillet 2020. Les intentions de vaccination sont les plus élevées en Inde (85%), en Chine (85%), en Corée du Sud (83%), au Brésil (81%), en Australie (79%), au Royaume-Uni (79%), au Mexique (78%) et au Canada (76%). Dans d’autres pays, c’est plus faible. En Allemagne (69%), au Japon (69%), en Afrique du Sud (68%), en Italie (65%), en Espagne (64%), et aux États-Unis (64%), c’est plus mitigé. Mais c’est en France que le score est le plus bas, avec seulement 54% de la population qui souhaiterait se faire vacciner dans l’année suivant la mise en disponibilité du vaccin.
Effets secondaires et précipitation
Les raisons invoquées par les plus sceptiques ? En premier lieu, la peur des effets secondaires (34%). La course aux essais cliniques inquiète aussi (33%) : on craint que les laboratoires ne précipitent les processus pour être les premiers à sortir un vaccin. Enfin, certaines personnes sont simplement contre les vaccins en général (10%), pensent que celui-ci en particulier ne sera pas efficace (10%) ou estiment qu’elles ne risquent pas d’attraper le Covid-19. À noter : ces déclarations ont été récoltées alors que la majorité des pays n’avaient pas encore pris de mesures liées à la seconde vague, et qui pourraient bien évoluer au prisme du reconfinement.
Méthodologie
L’étude a été menée par Ipsos sur sa plateforme en ligne Global Advisor, entre le 8 et le 21 octobre 2020, sur un panel de 18 526 adultes âgés de 18 à 74 ans aux États-Unis, au Canada, en Afrique du Sud, et de 16 à 74 ans en Australie, au Brésil, en Chine, en France, en Allemagne, en Inde, en Italie, au Japon, au Mexique, en Corée du Sud, en Espagne et au Royaume-Uni.
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