Ils ne savent pas changer une couche ou faire tourner une lessive, et maîtrisent à peine la recette de l’œuf à la coque. N'est-ce pas adorable ?
Les universitaires et féministes ont sué pour dénoncer le déséquilibre du partage des tâches domestiques et démontrer l'existence de la charge mentale, émotionnelle ou sexuelle, mais Internet a choisi de produire en rafale des contenus humoristiques mettant en scène des hommes incapables de sortir les poubelles sans en renverser partout. Le tout sous le regard mi-agacé, mi-attendri de leur conjointe. Ou comment les réseaux contribuent à normaliser le phénomène des men child (hommes-enfants) et autres useless husbands (maris inutiles).
Rien de nouveau sous le soleil, les femmes en font plus
Rien de nouveau sur ce front, les femmes en font toujours plus à la maison que les hommes. Comme rappelle le Center for American Progress, « la plupart des mères ayant un emploi rentrent chez elles pour enchaîner sur une seconde journée de boulot non rémunérée constituée de travaux ménagers et de soins après leur journée de travail officielle. Lorsque travail rémunéré, travail domestique et garde des enfants sont combinés, les mères qui travaillent passent plus de temps à travailler que les pères. » Pour Brigid Schulte, journaliste lauréate du Pulitzer et autrice de Overwhelmed : Work, Love, and Play When No One Has the Time (2014), ce déséquilibre notoire déjà « grotesque » se creuserait dans un contexte de pandémie et à l'arrivée du premier enfant. Pour la FIRPS, la généralisation du télétravail peut accentuer les inégalités de genre : « Il peut (...) aider les femmes à mieux s’organiser, mais il peut aussi les piéger en faisant reposer toute l’organisation familiale sur leurs épaules. Elles se retrouvent alors prisonnières de leur domicile et de leur double journée de travail, sujettes à une charge mentale augmentée. »
Traiter les hommes comme des enfants est drôle
Une situation qui fait beaucoup rire sur Internet où fleurissent les contenus montrant des femmes qui non seulement prennent en charge la majorité des activités domestiques, mais aussi... leur compagnon, dont elles s'occupent comme d'un enfant. Tweets, mèmes, vidéos TikTok : on les retrouve sous les hashtags #relatable (dans lequel on se reconnaît, presque 242 milliards de vues), #cutecouple (couples mignons, 11,6 milliards de vues), et surtout #marriagehumor (humour pour gens mariés, 10,8 milliards de vues) ou #marriedlife (vie de couple, 35 milliards de vues). Certaines se risquent parfois aussi à utiliser #uslesshusbands (maris inutiles, 985 millions de vues)... Le mot d'ordre est clair : les hommes sont de grands enfants incapables, c'est agaçant mais aussi désopilant et ravissant.
Innocemment mis en scène, ces montages humoristiques n'en demeurent pas moins nocifs de par leur (très) grand nombre. Sous prétexte que de nombreuses femmes peuvent s'identifier à la situation, ces contenus entérinent l'idée selon laquelle les hommes sont décidément incapables de faire bouillir de l'eau sans en renverser partout ou de localiser la balayette dans leur propre cuisine. Comme s'il s'agissait d'un fait irréductible avec lequel les femmes doivent composer, de la même manière qu'il faut s'accommoder du mauvais temps ou des grèves de la SNCF.
Chelsea Fagan, autrice et youtubeuse américaine, parle de cutesification (de l'anglais cute, mignon, rendre attachant quelque chose) du fait que les femmes doiventx travailler plus en entreprise pour être de bonnes employées, piloter la maison et les enfants, mais aussi s’occuper de leur mari comme d'un bébé géant. Selon elle, ce phénomène de cutesification contribuerait à rendre plus acceptable l'idée d'un partage non équitable des tâches, et à dépeindre comme déraisonnable et inatteignable un éventuel rééquilibrage.
Rosé, yeux cernés et lessive à gogo : essor de la wine mom
Une situation pénible qui, en plus d'être injuste, précipiterait les séparations, indique le Pew Research Polls. Et nuirait à la santé mentale des femmes. Aux États-Unis, selon l'étude publiée par les Centers for Disease Control and Prevention, près de 18% des femmes américaines ont consommé des antidépresseurs entre 2015 et 2018, contre un peu plus de 8% des hommes. Dans sa version pastel, on retrouve la figure de la mère joyeusement épuisée et débordée sous l'étiquette un peu fourre-tout de « wine mom » (maman vin). Contrairement aux canamons qui privilégient la fumette, la wine mom s'octroie le plus tôt possible dans la journée un (gros) verre de vin pour se détendre. À coups de vidéos, mèmes, articles de blogs et maximes un peu ringardes calligraphiées sur des cartes postales dont l'aura évoque la sitcom américaine des années 50 ( « ce qui coûte le plus cher quand vous avez des enfants, c'est le vin que vous devez boire » ; « le vin est aux mamans ce que le ruban adhésif est aux papas, ça arrange tout »...), les wine moms ont bâti un persona bien spécifique : constamment au bord du burn-out, mais fédérateur grâce à son autodérision et sa soumission aux normes de genre.
Certes, l'humour a toute sa place sur Internet (et ailleurs). Il permet de mettre le doigt sur des phénomènes sociétaux ou de dédramatiser de manière cathartique des situations parfois douloureuses. Or, il y a certaines choses que les mèmes ne suffisent pas à arranger. Plus que de rosé frais ou de vidéos TikTok, les mères ont sans doute besoin d'une forme de soutien organisé. « Sous la forme de services de garde d'enfants abordables, de congés payés, de salaires équitables et, bien sûr, d'une répartition égalitaire du travail à la maison », rappelle Lisa Jacobson, professeur d'histoire à l'Université de Californie à The Atlantic.
Pour aller plus loin : lire de Overwhelmed : Work, Love, and Play When No One Has the Time de Brigid Schulte et Fair Play de l'américaine Eve Rodsy. « Eve Rodsky, avocate formée à Harvard, mère de deux jeunes enfants, n'aurait jamais imaginé qu'elle finirait par devenir le parent par défaut et la cheffe d'entreprise de sa maison, d'autant plus qu'elle et son mari Seth avaient réussi à mettre en place une division du travail assez équitable avant d'avoir des enfants. Mais un jour fatidique, elle reçoit un texto de son mari qui lui ouvre les yeux sur la nature de sa vie familiale devenue depuis 10 ans injuste et dysfonctionnelle », résume GQ.
Les femmes en font plus? Les hommes qui font la lessive aussi les repas le ménage etc mais qui coupe leurs bois de chauffage? Qui fait la tonte de pelouse ? Qui fait les travaux et debouche les égouts?
Vous voulez être égales aux hommes mais il n'en ai rien. A l'usine où sur un chantier les femmes on une réglementation de combien de kg à porter contrairement aux hommes?
Si une mobilisation à lieux pour une guerre qui vas se battre? Vous viendrez encore gueuler pour l'égalité à ce moment là?
Le partage des tâches est une choses mais gueuler pour tout et n'importe quoi et vous sentir supérieur pour un oui ou un non à un moment il faut arrêter. En plus tu te base sur les réseaux sociaux mais sort de chez toi vas parler avec les gens et tu verra que tu est loin de la réalité.
Cordialement
Etre le coeur d une maison pour une femme, c est être systématiquement derrière l'attente de ses enfants, chose qui parait logique jusqu'à un certain âge. Passé ce cap, tous les travaux deviennent une compétition au détriment de l autre, voir une guerre. C'est dommage quand on pense qu'à la base, c'est le fruit d'une union parfaite. À croire que dans le temps, on fait pas la même cuisine. Démonstration encore ce soir.
Encore des anti-mecs..
À partir du moment où tu écris "autrice" c'est bon t'as compris.
Au vu du titre, je m'attendais à un article qui dénonce enfin cette pratique lourde et finalement non humoristique qui consiste à montrer les maris / hommes incompétents et patauds alors que la femme, elle, sait tout faire mieux que lui avec un regard supérieur.
Et bien non, c'est à peine mentionné au début de cet article et nous passons allègrement au discours relativement féministe !
Rappelons qu'un ménage désigne l'ensemble des occupants d'un même logement et que ses tâches ménagères sont les activités pratiquées à domicile pour l'entretien et le fonctionnement du logement.
Ma conjointe et moi nous sommes "amusés" à comparer qui en faisait le plus à la maison, car elle semblait souffrir d'un déséquilibre injuste au sujet des tâches ménagères conduisant à la fameuse et pesante "charge mentale".
Nous avons donc listé toutes, toutes les tâches et actions menées pour entretenir notre foyer. Nous avons indiqué leur durée et ainsi qu'une pondération indiquant leur pénibilité (Ex. : Couper du bois en hiver et plus pénible que plier des serviettes au chaud), afin d'en tirer un score final.
Nous nous sommes aperçu que j'en faisais plus alors même que mon temps de travail et de trajet est supérieur au sien ! Depuis ce jour, nous admettons communément que la charge mentale est réelle et qu'elle nous touche tous les deux. Mais nous ne nous en plaignons plus et au contraire, nous avons renforcé notre partage des tâches et notre écoute envers l'autre.
Voici les tâches qui m’incombent majoritairement voir totalement, qu'elles soient quotidiennes ou épisodiques :
- Réparation / entretien de nos 2 voitures et 2 motos (dans la mesure de mes compétences)
- Réparation / entretien de nos 7 vélos (nous faisons du vélo de descente)
- Divers petits travaux de maçonnerie
- Tonte, bordures et élagage du jardin, avec passage à la déchetterie pour les sacs de végétaux lorsqu'ils sont pleins
- Découpe, fendage et rangement du bois
- Réparation / entretien des tronçonneuse, tondeuse et autres outils de jardin (nettoyage, changement de filtres, affûtage des lames...)
- Nettoyage des gouttières
- Conception et réalisation de divers projets de menuiserie (tous les meubles de notre chambre, d'une bibliothèque de bureau sur mesure et d'un bureau, d'un rangement à chaussure sur mesure...)
- Rapatriement du bois et mise en route "quotidienne" du feu de cheminée
- Vidage quotidien du lave vaisselle et réparation lorsqu'il tombe en panne
- Mise en place de la table à chaque repas
- Passage de l'aspirateur
- Donner à manger à nos 2 chats, faire leur litière et nettoyer derrière le mâle qui fait son territoire dans la maison...
- Prochainement : Réalisation de la reprise de notre charpente, qui implique la prise de nombreuse mesures, la modélisation 2D de la charpente, des calculs et recherche de matériaux, tout ceci suivi de l’aménagent de ces combles (travaux estimés à une durée de 3 ans avec un criticité extrême s'agissant de notre maison).
Et je ne rechigne pas à participer parfois voir régulièrement aux tâches telles que :
- Faire à manger ou faire le commis
- Dépendre le linge
- Faire les courses
Certaines de ces tâches impliquent :
- La recherche de tutoriels
- Se former sur un sujet
- La recherche de pièces et des meilleurs prix (Economies pour le foyer)
- La commande d'éventuels outils manquants
- Se déplacer dans les magasins
Précisons que je travaille tous jours en tant qu'ingénieur web avec un trajet de 3h aller / retour.
Rien que ma vie professionnelle me donne... de la "charge mentale" !
J'ai beau regarder dans mon entourage, je ne trouve que des profils correspondants au mien.
Donc pour finir, lorsque je vois toutes ces pubs, vidéos et autres articles qui rendent banale l’incompétence des hommes, je me demande seulement si nous vivons dans le même monde, si une poignée d'hommes fainéants ne sont pas pris en exemple pour justifier les râleries de nos chères concubines et si les gens ne passent pas trop de temps sur internet à se complaire dans cette inégalité chimérique sous prétexte d'obtenir un peu d'attention.
Thomas, l'argument du « on en reparlera quand il faudra porter quelque chose de lourd » me fume. Vous avez l'intellect machiste de OSS 117. C'est drôle au cinéma, c'est cringe dans la vie.
Pour votre gouverne, ce n'est pas parce que vous observez cela chez vous et dans votre entourage, que cela reflète la généralité ou ce qu'il se passe dans les autres ménages. L'expérience personnelle n'est pas une moyenne ou une donnée scientifique.
Il est rassurant de voir des hommes prendre en main les tâches ménagères. Néanmoins, il ne faut pas oublier que beaucoup de femmes restent encore emprisonnées dans une relation où elles ont un rôle peu enviable.
Soyez bienveillants, tolérants et compréhensifs. Soyez nuancés au lieu d'être vulgaires, tranchés et insultants dans vos commentaires.
Tous les hommes ne sont pas des bourreaux, mais certaines femmes ont effectivement une vie difficile avec effectivement deux journées de travail, un mari qui en fait moins, et une santé morale abîmée. Et pour elles, il faut que cela évolue.
Ne prenez pas tout pour des attaques personnelles !
Pas très jeune puisque retraitée. Active salariée pendant 43 ans. Pas secondée du tout dans les tâches ménagères et d'éducation, sauf de façon tout à fait exceptionnelle et sur le principe, mal faire pour ne plus être sollicité.
Et bien, je tondais aussi la pelouse, bricolais à la maison, pas seulement de la peinture...
Trop occupé par une activité professionnelle, j'apportais aussi de l'aide à mon conjoint et pas seulement sur le plan administratif et comptable.
Alors, se présenter comme le chef de famille tout en se faisant assisté plus qu'un enfant, le plus exigeant, capricieux et colérique, je ne suis pourtant pas la seule femme de ma génération à avoir connu ça
Comment peut on vivre avec de telles certitudes ? Continuer d'énoncer de tels lieux communs.A Paris, dans les beaux quartiers, on s ennuie , on philosophe avec paresse sur la condition féminine, alors que la bonne sans papier sert le capuccino...( vous voyez comme il est facile de sombrer dans les les idées préconçues). Plus sérieusement il est 10h14 , ma compagne a consacré 15mn aufoyer et moi 1h..
J assure 80 % de la cuisine, 90 % des courses, je ne repasse pas mais la machine a laver n'a plus de secret pour moi depuis les années 90...Je ne vois aucun problème à cette situation car ma compagne est très prise ces activités professionnelles
J'ai eu l occasion défendre quelques femmes dans mes anciennes fonctions syndicales ( sur des sujets graves) Je pense que les gesticulations de quelques auteures ou directeures privilégiées dissimulent les justes combats du plus grand nombre ( l l'égalité des salaires par exemple) .
Ce que je lis me laisse bien pantoise.j'ai la chance d avoir un mari qui participe à toutes les tâches ménagères, à l éducation des enfants et qui est extrêmement doué pour toutes les tâches manuelles (menuiserie par exemple). Néanmoins, j ai travaillé en tant que maçonne pendant presque quatre ans, et j en ai fait autant que les hommes. Lire "s'il y a la guerre qui ira se battre" dénote vraiment un qi proche de celui d une huître, et si on veut pousser les arguments sexistes, si les femmes gouvernant, il n y aurait pas de guerre. Problème résolu. La question a mon avis n étant pas qui en fait le plus selon sa physiologie, mais comment se fait il que nous ressentons une telle charge mentale les uns et les autres. Est ce à cause d une mauvaise organisation ? D un monde du travail encore bien exigeant ? Ou d une personne sur laquelle on ne peut pas compter ? Posons nous les bonnes questions. Et Thomas, garde donc tes raisonnements vaseux pour toi, à mon avis tu es tellement loin de la réalité qu actuellement tu dois habiter avec seulement toi même à charge ou dans ta chambre chez ta maman (qui bien sûr fait tes corvées à ta place).
bah rabaisser les hommes c'est vous rabaisser...ce que vous démontrez dans cette article est une caricature, c'est comme si je disais les blondes ont une case .....alors que c'est complètement faux...bref.
vous les féministes je vous invite d'aller faire un tour sur la lune ss aucun homme....au bout d'une semaine vous serez de retour sur terre pour la plupart.
au lieu de vous attaquer auprès des grandes instances qui ont instaurés le "paternalisme " vous rabaisser les hommes qui sont une aide dans certaines situations qui vous complètent tous simplement....
mettre en-avant les défauts de certains hommes ne résume pas "l'homme "
Tout à fait d'accord avec toi Anthony..
Anthony, c est vrai que la pelouse, les gouttières et les réparations de vos vélos etc sont des tâches quotidiennes... arrêtez svp avec votre listing du dimanche d avant les beaux jours. Et ne pas confondre la confection de vos meubles ou je ne sais quoi d autre ainsi que les tutoriels etc qui complètent ces activités comme des tâches obligatoires mais plutôt comme un passe temps que vous devez certainement affectionner. Si les femmes devaient lister dans les moindres détails comme vous l avez si drôlement fait, pensant que ce serait impressionnant, toutes les tâches qu'elles font y compris celles que vous citez ( tondeuse travaux ...) car oui oui la plupart des femmes le font également, je pense que cette liste serait bien bien longue !!! Ceci n est pas un message anti hommes car je pense que nous sommes complètementaires mais la charge des femmes n est en aucun cas comparable à celle des hommes et c est ainsi encore plus lorsque nous avons la chance d accueillir des enfants dans un foyer, même avec toute la bonne volonté que les hommes peuvent avoir au début
Je ne sais pas si le commentaire de Anonyme (pratique comme pseudo...) qui commence par "Pour votre gouverne [...]" me cible en partie, mais je vais y répondre malgré tout.
1. Il ne faut effectivement pas prendre pour argent comptant sa propre expérience ou celle de son entourage. Cet argument est valable dans les 2 sens, ce n'est pas parce qu'une femme rencontre des difficultés dans son foyer qu'il faut en faire une généralité. A défaut d'avoir (cherché) des chiffres, j'ai pris pour exemple ce que je connais apportant ainsi un peu de nuance à cet article.
2. Je ne contredis absolument le fait qu'encore trop de femmes subissent ces désagréments et même, allons plus loin, des violences domestique. C'est un fait. Nous pouvons également cité la réciproque envers les hommes même si elle est minoritaire statistiquement (ce n'est pas le propre et l'exclusivité de la gente masculine que d'être fainéant et violant)
3. Je pense être pour ma part tolérant et bienveillant dans mes propos, j'imagine que cette partie s'applique plus aux autres commentaires.
Il est clair que la condition féminine a encore du chemin à parcourir, mais ne transformons pas l'image de l'homme via les medias pour celle, non plus d'un simple machiste mais, d'un carrément d'un simplet fainéant qui ne sait que faire de ses 10 doigts. Ne faisons justement pas/plus de généralité car bien des hommes sont capables et moteurs au sein de leur foyer.
Tellement vrai cet article, je remarque malheureusement cela très souvent...