
Sans le savoir, le peintre américain Bob Ross a peut-être inventé l’ASMR. Plus de 25 ans après sa mort, son travail émeut encore sur Twitch et YouTube.
Stress, anxiété, insomnies… pour remédier aux maux du siècle, il existe toutes sortes d’alternatives sur les réseaux. En témoigne le succès des chaînes d’ASMR sur YouTube et ailleurs, ou de l’application de relaxation Calm. Mais avant le Web, il fallait se creuser pour trouver de quoi calmer ses nerfs sur les médias. En cela, le travail du peintre Bob Ross a peut-être sauvé du vague à l’âme des millions de téléspectateurs.
Peindre des paysages, dépeindre son stress
Comment déstresser ou tuer le temps un soir de spleen hivernal ? Dans les années 80, le remède, c’était Bob Ross. De 1983 à 1994, l’artiste américain animait « The Joy of Painting », son émission de cours de peinture à l’antenne américaine. Tout sourire, il donnait vie à des chaînes de montagnes, des forêts, devant des centaines de milliers de téléspectateurs, en moins de 30 minutes chrono.
Rien de bien déroutant, donc. Mais le peintre doit peut-être son succès moins à ses peintures qu’à son personnage. Un timbre de voix suave, apaisant, un discours ponctué d’anecdotes sur la beauté de la nature et puis une coupe permanentée iconique. Certes, l’image et la forme ont un peu vieilli, mais la Gen Z est tombée en amour pour Bob Ross.
La renaissance de Bob Ross sur les réseaux et au-delà
Le peintre nous a quitté en 1995, mais la popularité de son travail persiste. Le nombre d’abonnés de ses canaux de diffusion posthumes tapent fort – 5 millions sur YouTube, 2 millions sur Twitch. Plus fort encore, le hashtag #BobRoss sur TikTok comptabilise près d’1 milliard de vues. Sur la plateforme, les utilisateurs expriment leur admiration, ou parodient gentiment son émission en se déguisant ou en imitant le ton relaxant de sa voix.
Aux États-Unis, de nombreux ateliers de dessin s’évertuent même à poursuivre l’émission à leur manière, en proposant des cours à la Bob Ross, avec un diplôme (plus ou moins crédible) à la clé. Et, si les fans hardcore souhaitent se procurer un original de l’artiste, il faudra compter entre 8 000 et 10 000 dollars en moyenne d’après Joan Kowalski, président de la fondation Bob Ross.
Participer à la conversation