Après la pandémie et son changement de pratiques de consommation, la plateforme s’imagine comme la télévision participative de demain.
Pour Kevin Allocca, chef de la division tendance et culture de YouTube, l’année 2020 a largement changé la donne sur la manière de consommer des vidéos. À l'occasion de l’ouverture des Cannes Lions, la plateforme a publié son rapport mondial Culture & Trends, qui dévoile les grandes tendances qui vont se dessiner dans notre monde post-Covid.
Tous ensemble sur YouTube
Première tendance : le besoin de connexion. Un signal que perçoit YouTube dans l'émergence du visionnage simultané. De plus en plus de gens regardent des vidéos ou des livestream à plusieurs. Certains évènements attirent de larges audiences, comme l'atterrissage du rover Perseverance sur Mars qui a réuni 2 millions de personnes en temps réel. Au-delà de cette sensation d’immédiateté, de nombreux formats dédiés spécifiquement au visionnage simultané ont explosé en 2020 et 2021. YouTube relève que la célèbre chaîne en direct de la Lofi Girl, qui diffuse 24h sur 24 un fond sonore musical, a généré 930 millions de vues. Son personnage, une jeune fille en animé qui travaille avec son chat, est devenu l’icône de gens qui ont besoin de se concentrer.
Dans le même mouvement, le hashtag #WithMe a connu une véritable explosion avec près de 2 milliards de vues en 2020. Ces vidéos live montrant une personne en train de cuisiner, d’étudier, de faire son yoga ou son ménage rencontrent un succès phénoménal. L’idée est avant tout de trouver un élément de motivation, notamment pour les étudiants privés de cours, bibliothèques et autres lieux d’étude en commun.
Du contenu plus authentique
L’autre grande tendance repérée par YouTube, c’est l'émergence de contenus jugés plus authentiques où les barrières entre le public et le privé semblent s’effondrer. Les raisons de cet effondrement sont elles aussi liées aux différents confinements et au fait que des millions de personnes ont dû travailler ou animer des réunions depuis leur chambre à coucher ou leur salon. L’exemple le plus frappant reste pour Kevin Allocca la vidéo de cet avocat coincé dans un filtre virtuel et clamant à ses collègues médusés « je ne suis pas un chat ». Ainsi, on assiste à une multiplication, sur la plateforme, de vidéos de gens ordinaires qui se rendent à leur travail à vélo, ou bien filmant leur quotidien dans une boulangerie. Loin du glamour et de la réalité fabriqués des influenceurs, la vie de tous les jours semble génératrice de clics.
Plus d’expérimentation
YouTube veut aussi rappeler qu’elle est une gigantesque cour de récréation au sein de laquelle il est possible d’avoir des expériences immersives et multisensorielles. « Il y a 5 ans, j’aurais été obligé d’expliquer aux gens ce qu’était l’ASMR, indique Kevin Allocca. À présent, il s’agit d’une pratique de YouTube qui reste étrange, mais qui est parfaitement acceptée. » En plus du phénomène qui a permis à des millions de gens de calmer leur anxiété pendant les confinements, d’autres types de formats expérimentaux sont apparus comme cette vidéo de drone circulant dans un bowling.
De plus en plus de vidéos sont aussi filmées depuis une perspective à la première personne, offrant des sentiments d’immersion inégalés. De quoi faire de YouTube la plateforme d’évasion idéale quand nos corps se sont retrouvés enfermés et séparés du reste de monde. Et si L'épidémie finit par reculer, ce type de format pourrait, lui, durer.
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