
Au diable la stabilité ! Changer de boulot fréquemment, c’est s’assurer plus de curiosité, de savoir-faire… Et d’argent. Ceux qui restent dans la même entreprise sont surs d'être moins augmenté que les partisans du mouvement.
« Tu changes encore de boulot ? Ça ne fait pas très sérieux ». Un conseil bienveillant... Mais un peu à côté de la plaque : les temps changent, et pour faire carrière aujourd’hui, pas besoin de passer 10 ans dans la même entreprise.
Au contraire.
Refuser l’ennui
La tendance est évidemment liée à l’arrivée des millennials sur le marché du travail. Leur conception du travail est aux antipodes de celle de leurs aînés : ils privilégient le bien-être au salaire, n’ont que faire de la hiérarchie et refusent de s’ennuyer. Pas question de croupir dans une entreprise où l’on n’évolue pas et où l’on n’apprend plus.
Continuer à apprendre, c’est d’ailleurs leur premier avantage à changer de travail. On change d’environnement, on quitte sa zone de confort et on sait que l’on doit faire ses preuves rapidement. À ce propos, Freek Vermeulen, professeur de stratégie managériale à la London Business School, explique que les nouvelles recrues font souvent des miracles : lorsqu’une personne arrive dans une entreprise, elle n’hésite pas à remettre en question les process, les méthodologies et l’organisation dans son ensemble… et à proposer des solutions pour améliorer tout ça.
Du point de vue de l’employé, c’est tout bénéf’ : il passe pour un héros auprès de son équipe, gagne en compétences, et peut revendre cette expérience – parfois à prix d’or.
Gagner plus
A l'inverse, ce n’est pas parce que vous êtes fidèle à votre boss et que vous faites du bon boulot que vous serez augmenté. En 2016, Glassdoor révélait que 64% des travailleurs et travailleuses en France pensent qu’il faut changer d’entreprise pour obtenir une augmentation de salaire – un nombre qui s’élève à 69% chez les 18-34 ans. Dans les faits, ce n’est pas complètement éloigné de la réalité : Forbes montrait ainsi que les employés qui restent plus de deux ans dans la même entreprise gagnent 50% de moins que ceux qui changent fréquemment au cours de leur vie aux États-Unis. En France, l’Apec affirme que les cadres qui changent d’entreprise sont plus augmentés que ceux qui ne connaissent aucune mobilité.
Évidemment, pour profiter d'une augmentation de salaire, il faut un contexte particulier. Ainsi, les gens qui changent d'entreprise alors qu'ils sont en poste sont ceux qui en bénéficient le plus souvent. C'est plus confortable pour négocier, et on peut viser haut sans risquer de se retrouver sans rien... L'Apec explique ainsi que dans le cas de démissions, 70% des cadres voient leur rémunération augmenter, la plupart d'entre eux considérant ce critère comme une condition pour partir. Une proportion qui baisse dans le cas d'une fin de CDD (54%) ou d'une rupture conventionnelle (47%).
Ce débat est aussi vieux que les entreprises elles-mêmes. De la même façon, on trouve autant d'études tenantes de la fidélité que des changements fréquents.
Ce débat ne peut être généralisé selon moi tant les situations peuvent varier d'un employeur à l'autre.
J'ajouterais que les millenials, habitués à tout obtenir instantanément (NetFlix, Google, Last minute, Deliveroo...) doivent apprendre l'un des ingrédients majeur de la vie : la patience.
[…] c’est indispensable d’avoir plusieurs expériences. Que changer d’emploi c’est le seul moyen pour revaloriser son salaire. Que pour progresser il faut savoir se renouveler et donc changer d’employeur. Je pense que cette […]