
On ne compte plus les études qui disent que la qualité de vie importe plus que le salaire, que la recherche de sens prévaut sur le statut… Et si tout ça, c’était pipeau ?
Flex office, télétravail, salles de détente… Les employeurs rivalisent d’efforts pour faire du lieu de travail un espace agréable. À en croire certaines études, ils ont raison : au bureau, la qualité de vie l’emporterait sur le salaire… du moins auprès des jeunes générations !
Le problème, c’est le flou qui règne autour du terme.
L’Organisation Mondiale de la Santé en donne d’ailleurs une définition alambiquée : la QVT (qualité de vie au travail), c'est « un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement ».
Respirez.
Ça a l’air compliqué, mais version simplifiée, ce que dit l’OMS, c’est que pour être heureux au travail, il faut donc des bureaux agréables, une bonne ambiance, des collègues sympas… Et un bon salaire.
Or on a tendance à totalement occulter cette dernière donnée de l’équation QVT – ben oui, parler d’argent, c’est tabou…
Le salaire est aussi un facteur émotionnel de bien-être
Si vous pensiez qu’il suffisait d’organiser des team buildings, d’embaucher un chief happiness officer et de végétaliser les bureaux pour que vos équipes soient motivées, c’est raté.
La dernière étude d’ADP sur l’état d’esprit des salariés européens vis-à-vis de l’avenir du travail pointe du doigt l’importance d’un bon salaire pour avoir un bon équilibre émotionnel.
Les hommes plus intéressés par l’argent que les femmes
Les femmes interrogées sont 24% à privilégier l’équilibre travail-vie privée (contre 20% des hommes) et 24% à être motivées par de bonnes relations avec leurs collègues (contre 18% des hommes). Quant au salaire, elles sont 45% (contre 50% des hommes) à le citer comme première source de motivation.
Il faut dire que de ce côté, les inégalités persistent : si l’âge arrive en tête comme cause la plus fréquente de discrimination (10% des salariés), le sexe suit de près (8%). Le rapport rappelle qu’en moyenne les femmes sont toujours payées 16,3% de moins que les hommes – et ce, en dépit du principe de l’égalité des salaires inscrit dans le droit européen.
Le plus surprenant reste que 53% des salariés européens sont persuadés que leur employeur paie les hommes et les femmes de façon équitable.
Une politique de salaire transparente (et égalitaire) pourrait pourtant permettre aux entreprises de mieux engager leurs employés – et donc de lutter contre le turnover et gagner en productivité : seuls 23% des répondants estiment que leur environnement de travail, dans sa globalité, leur permet d’être le plus productif possible « tout le temps ».
Méthodologie :
The Workforce View in Europe 2018 est une étude annuelle commandée par ADP avec l’objectif d’explorer le sentiment des collaborateurs vis-à-vis de l’avenir du travail. L’étude a été menée par Opinion Matters, durant l’été 2017, sur un échantillon composé de 9 908 adultes actifs dans 8 pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Suisse).
[…] baisser la productivité des salariés. Il faut retenir que la rémunération n’est pas la seule source de motivation des employés. Selon une étude menée par Ipsos, le manque de reconnaissance est l’un des facteurs pouvant […]