Dans l'imaginaire collectif, les cryptomonnaies sont un « truc de jeunes ». Pourtant, une nouvelle étude conclut que les boomers seraient des investisseurs plus avisés.
L'industrie de la cryptomonnaie semble intéresser particulièrement les jeunes générations. Mais être un natif du numérique est-il un gage de réussite en matière d'investissements crypto ? Pas vraiment.
Pourquoi les boomers sont-ils de meilleurs investisseurs en cryptos que les jeunes ?
Selon Into The Minds, le profil type d'un investisseur en crypto est un homme de 35 ans, marié, éduqué et gagnant bien sa vie. D'après une étude, 15 % des Américains appartenant à cette génération investissent dans ces nouveaux actifs. Pourtant, de manière contre-intuitive, selon un nouveau rapport de la plateforme de cryptomonnaies Bybit et de la société de recherche sur les consommateurs Toluna, les baby-boomers seraient de meilleurs investisseurs que les millénials. Pourquoi ? Le temps de réflexion et d'analyse ! En effet, le rapport révèle que les baby-boomers seraient plus prudents et feraient beaucoup plus de recherches avant d'engager leur argent. Ainsi, 34 % des baby-boomers passeraient « quelques jours » à étudier un projet avant d'investir, soit 50 % de plus que les autres générations X, Y et Z.
Les boomers plus pragmatiques pour évaluer la qualité d'un projet
Selon l'étude, les boomers appliqueraient des méthodes d'étude de marché traditionnelles aux projets de cryptomonnaies. Ainsi, les baby-boomers sont plus susceptibles de concentrer leurs recherches sur des facteurs techniques tels que la tokenomics (Token Economy), les revenus, la compétitivité du secteur ou encore le marketcap (capitalisation boursière). Des qualités d'analyse qui favoriseraient les boomers selon Nathan Thompson, rédacteur technique principal de Bybit et responsable de l'enquête : « Les projets cryptos ressemblant à des investissements traditionnels ont relativement bien résisté au marché baissier. Les investisseurs sont devenus plus conscients de la différence entre les protocoles qui émettent des jetons en tant que méthode de collecte de fonds et ceux qui produisent des revenus et les partagent avec les détenteurs. Les projets dits à « rendements réels » ne sont pas différents des entreprises versant des dividendes – une logique avec laquelle les boomers seraient familiers et qui motiverait peut-être certaines de leurs décisions d’investissement. »
En comparaison, les jeunes Américains (qui à 64 % étudient moins de 2 heures un projet avant d’investir) sont plus susceptibles de valoriser des éléments de réputation tels qu'un fondateur charismatique ou « l'esthétique du site Web ».
S'en tenir aux faits, rien qu'aux faits
Un déséquilibre qui pourrait s'expliquer par deux facteurs principaux. Le premier concerne le temps libre. En effet, plus susceptibles d'être à la retraite ou en tout cas dégagés des contraintes de la vie de famille (enfants à gérer...), les boomers auraient plus de temps à consacrer à leurs projets d'investissements.
Le deuxième serait paradoxalement lié à l'usage des réseaux sociaux (Crypto Twitter) qui selon Nathan Thompson, pourrait agir comme une source de désinformation. « Les générations Y et Z ne sont pas vraiment avantagées lorsqu’il s’agit d’utiliser les médias sociaux pour évaluer les tendances, car ce n’est plus nouveau. C’est Web2, et tout le monde sait déjà comment les utiliser. En fait, les jeunes transforment leur familiarité avec les médias sociaux en désavantage en les surévaluant comme outils de recherche, tandis que les baby-boomers sont plus susceptibles de s’en tenir aux faits. »
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