jeune homme parlant à un vieil homme

Vous rêvez d'un monde sans Internet ? Eux aussi

© Retour vers le futur

Un sondage mené aux États-Unis révèle qu'une large majorité de personnes de toutes générations aimerait vivre à une époque pré-Internet. Dans ce cas-là, devrions-nous juste tout débrancher ?

La plupart des Américains préféreraient vivre « une époque plus simple », avant notre obsession des écrans et les réseaux sociaux. C'est ce que révèle un récent sondage mené par Harris repris par Fast Company. Le sentiment est d'ailleurs particulièrement fort chez les millennials, nés entre 1984 et 1996, et la génération X, née entre 1965 et 1980. À la question « souhaiterez-vous revenir à une époque où l'humanité n'était pas connectée ? » (comprendre ici une époque sans smartphones et Internet à haut débit), 77 % des Américains âgés de 35 à 54 ans ont répondu par l'affirmative.

« Une époque plus simple »

Évidemment, le groupe démographique répond en connaissance de cause : les deux générations ont expérimenté en direct un monde sans Tinder, 5G, et tweets excessivement malaisants de la part d'Elon Musk. Toutefois, les Z ne sont pas en reste : 63 % des 18-34 ans se déclarent en phase avec le plan Retour vers le futur. À noter : les baby-boomers (nés entre 1943 et 1960) ont moins envie que les autres de s'engouffrer dans une machine à remonter le temps, avec seulement 60 % des personnes de plus de 55 ans déclarant qu'elles préféreraient retourner dans le passé. Toutes générations confondues, 67 % des répondants conviennent cependant qu'ils préféraient le monde sans Internet.

Alors, les sociétés occidentales ont-elles des tendances Luddistes, ou sont-elles tout simplement nostalgiques ? D'après le sondage, la seconde hypothèse serait la plus probable. « Si les Américains peuvent vouloir se libérer du fardeau d'une connectivité permanente, une écrasante majorité – 90 % d'entre eux – a également déclaré qu'il était important d'avoir l'esprit ouvert quant aux nouvelles technologies », rappelle Fast Company. En outre, près de la moitié des sondés a déclaré avoir tendance à adopter les nouvelles technologies avant leur entourage. Aucun doute pourtant : les Américains demeurent sceptiques quant à la force brutale avec laquelle les nouvelles technologies nous sont imposées. Un peu plus de la moitié des sondés trouve difficile de suivre le rythme, et que la technologie est plus susceptible de diviser les gens que de les unir. Face à cette dernière question, les plus jeunes se rangent plus volontiers du côté des pessimistes, avec 57 % des personnes de moins de 35 ans convenant que la technologie divise.

Rage against the machine

Le sondage a été réalisé alors que ChatGPT et consorts remplacent déjà quelques cols blancs, et qu'Apple et Meta rêvent de nous visser un casque de réalité virtuelle moche sur la tête. Pas très étonnant que bon nombre d'entre nous ait envie de débrancher les machines. Si malgré la fatigue et la lassitude technologiques, l'adoption des micro-ondes connectés et des téléphones à écrans géants ne montre aucun signe d'essoufflement, de petites poches de résistance émergent des deux côtés de l’Atlantique.

En 2021, deux lycéens new-yorkais ont fondé le Luddite Club, baptisé ainsi en l'honneur de l'ouvrier Ned Ludd supposément à l'origine du Luddisme, le mouvement des « casseurs de machines ». Pour rejoindre la communauté, il suffit de renoncer à son smartphone et de le remplacer par un dumbphone (le 3310 des années 2000 qui nous permettait uniquement d'envoyer des textos et de jouer à Snake.) Si le mouvement demeure marginal, il séduit néanmoins de plus en plus d'adeptes. Les moins de 25 ans qui n'ont pas envie de fracasser leur iPhone contre un mur avant de le jeter à la poubelle (ce qu'a fait Lola, cofondatrice du Club, dans l'effervescence des débuts) se déconnectent autrement. Après le boulot ou la fac, ils font du tricot ou vont à la pêche. Chez les plus bricoleurs, un peu partout dans le monde, les low tech gagnent aussi en popularité. C'est ce que montre le récent documentaire d'Adrien Bellay, Low-tech, les bâtisseurs du monde d'après, qui raconte comment les technologies douces peuvent servir de levier pour endiguer le réchauffement climatique. Même la Silicon Valley en a marre : dans la baie de San Francisco, les cadres sup se mettent à la menuiserie et la broderie. C'est tout dire de la gloutonnerie de tech qui nous laisse écœurés et légèrement hagards.

Laure Coromines

Laure Coromines

Je parle des choses que les gens font sur Internet et dans la vraie vie. Fan de mumblecore movies, de jolies montagnes et de lolcats.

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commentaires

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  1. Avatar lou dit :

    quand on voit la tête de la personne aux cheveux blonds, on n'est pas rassuré par votre article...De plus sa voisine a l'air inquiète !

  2. Avatar Anonyme dit :

    Prendre la mesure avec le réel et le virtuel est essentiel pour trouver l'équilibre numérique.

  3. Avatar BERNAD Paul Vincent dit :

    Je suis né en 1944,un époque ou l'info n'était que de proximité.La télé pour la majorité des humains n'existait pas.J'ai découvert parcequ'abordable pécuniairement le smarphone .Quel bonheur que de contacter sa famille se dire bonjour<,s'envoyer des photos instantanées. Et puis internet cette encyclopédie dont je remercie tous ces gens qui vous informe de leurs connaissances.J'ai appris à faire des macérats reconnaitre des plantes,me soigner mieux,manger mieux,comprendre le mal etre de certains.De me faire une opinion tout en gardant mon libre arbitre.Sans etre manipulé par des médias,par le show biz,par les superlatifs oh!combien exagérés par certains journalistes.Soyez vous meme ne suivez pas la mode le politiquement correct.Merci à tout ceux qui font vivre internet

  4. Avatar Anonyme dit :

    surtout supprimer tous les réseaux sociaux

  5. Avatar Stéphanie D dit :

    Internet n'a pas que du bon malheureusement.....On était bien plus heureux sans les portables....

  6. Avatar Tisserand dit :

    Je suis d'accord car maintenant pour toute demarche administrative il faut un code un tel portable et beaucoup de temps sans humain en face !!!Où est le progres?
    Ce qui est bienbest l'envoide photos à une famille eloignée sinon le tel est suffisant

  7. Avatar Anonyme dit :

    Pour moi il y a confusion entre internet et réseau sociaux.

    Je pense que c'est plus une lassitude envers les réseaux sociaaux le problème. Et je ne vois pas en quoi vouloir se priver d'internet à 100 % est une idée parfaite. Vaudrait-il mieux utiliser internet en éliminant ce qui nous semble superflus la dessus et de n'utiliser que ce qui serait utile et pouvant contribuer à notre bonheur par exemple . Car pour moi tout n'est pas à jeter à mon sens.

    Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain comme on dit.

    Et puis le responsable de ces engouement sur les nouvelles technologies ça passe avant tout sur la maitrise de soi-même. C'est pas les grosse marques qui nous force la main. C'est avant tout nous même qu'on est responsable de se qu'on en fait.

    Moi je ne suis pas partisans d'un arrêt brutale ou radicale d'internet, mais plus partisan d'un usage plus soft ou plus intelligent d'internet et de ne l'utiliser que si cela s'avère nécessaire. Certes c'est pas évident, mais celà se travail, donc pas de panique.

    Je poste juste ce commentaire car je trouve que même si l'article part d'une bonne intention j'ai l'impression que ça diabolise à 100% l'usage d'internet et du smartphone y compris le bon coté et l'utilité de ce dernier qu'il peut avoir selon le contexte (d'ailleurs à ce propos si mon smartphone pouvait se limité juste à mon abonnement Youtube Music, Discord, Messenger et SMS) honnêtement celà me suffirait impeccablement ^^.)

    D'où le diction : On ne jettes pas le bébé avec l'eau du bain.

  8. Avatar Anonyme dit :

    enfin reparler avec ma fille de 12 ans !!!

  9. Avatar Anonyme dit :

    La vie serait plus facile sans les codes, sans les algorithmes. Personnellement je préfère le monde d'avant

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