Sur les réseaux sociaux, les influenceurs qui promeuvent de la junk food ont un impact sur les apports caloriques de leurs followers. Notamment les plus jeunes. Malheureusement, le #healthy ne vous aidera pas à avoir un mode de vie plus sain...
Mauvaise nouvelle, scroller sur Instagram peut vous faire grossir. Avec plus de 190 millions d’occurrences pour le #foodporn contre plus de 58 millions pour le #healthy, la bataille contre l’obésité semble mal engagée. Pire encore, une étude britannique révèle que les enfants exposés à de la malbouffe sur les réseaux sociaux consomment plus de junk food.
Ce n’est pas parce que vous ne faites que regarder que ça n’a pas d’impact
Les chercheurs ont réparti des enfants âgés de 9 à 11 ans en deux groupes : l’un est exposé à des influenceurs faisant la promotion de produits bons pour la santé, l’autre à des stars du net qui préfèrent les bonbons et les burgers. Un groupe de contrôle a été exposé à des influenceurs qui ne promeuvent que des articles non comestibles.
Après avoir visionné vidéos et images d’influenceurs, les enfants sont passés à l’étape du goûter. On leur a proposés des snacks, de la malbouffe et des produits sains en même quantité. L’étude montre qu’une exposition à de la junk food sur les réseaux sociaux augmente la consommation de malbouffe.
Des enfants qui préfèrent les gâteaux aux bâtonnets de carotte ? Rien de bien nouveau. Mais c'est sur la quantité que ça se joue. En moyenne, les enfants du groupe « malbouffe » ont ingurgité 91 kcals de plus que les autres. Ça n’a l’air de rien, mais les auteurs de l’étude rappellent qu’une différence de 69 à 77 kcals par jour suffit, sur la durée, à faire passer un enfant du côté de l’obésité.
Le problème, c’est que l’effet inverse ne s’applique pas. Les enfants exposés à des snacks healthy ne se sont pas rués sur les fruits et légumes. Dans chaque groupe, c’est la junk food qui remporte les faveurs des participants. Résultat des courses : même Britney Spears faisant la promotion des courgettes sur Insta, ne suffirait pas à lutter contre l’obésité des jeunes. Alors qu’on annonce qu’en 2045, un quart de la population mondiale sera obèse, il y a urgence à réagir.
Les réseaux sociaux, encore pires que la télé
L’étude permet aussi de constater – si on en doutait encore – que les règles d’accès aux réseaux sociaux ne sont pas respectées. Les 176 enfants participants affirment tous en faire usage, alors qu’il faut avoir plus de 13 ans pour posséder un compte Facebook, Instagram ou YouTube. Ils sont ainsi exposés à des contenus qui ne sont pas créés pour eux. Et qui ne sont donc pas régulés par rapport à eux.
Souvent décriées, les publicités de nourriture pour enfants à la télévision ont dû se résoudre à indiquer qu’il faut « éviter de grignoter entre les repas ». Ou « ne pas manger trop gras trop salé, et trop sucré ». Un message – dont l’efficacité réelle est contestée – qui disparaît complètement lors des partenariats avec des influenceurs.
« Les produits alimentaires sont intégrés dans les contenus des influenceurs, les enfants ont donc moins conscience d’être la cible d’une opération marketing. Les effets des publications sur les réseaux sociaux sont potentiellement plus puissantes qu’à la télévision, où même les plus jeunes arrivent à distinguer contenus et publicités, » notent les auteurs de l’étude.
Bref, la guerre contre la malbouffe est encore loin d’être gagnée.
POUR ALLER PLUS LOIN
> Mars décide de ne plus tromper les consommateurs avec ses étiquettes
> Fan de Yuka ? Son système de notation vous carotte !
> Healthy vs malbouffe : en Europe, c'est la junk food qui l'emporte...
Participer à la conversation