
Dans la mesure où la crise que nous subissons prend racine en Chine, il est bon d’observer ce qu'il s’y passe avec quelques semaines d’avance. Question retour de consommation, tous les secteurs ne sont pas égaux.
Il n’est pas évident de se faire une idée de la vigueur d’une reprise de la consommation en Chine. Les statistiques récentes semblent indiquer une reprise progressive de l’activité. Avec leur observatoire « #Covid-19 : Tracking the Rebound », les sociétés Promise Consulting | Panel On The Web et Alliance Berstein sont allées à l’écoute des consommateurs et consommatrices les plus riches pour dessiner quelques tendances.
Un retour à la normal « sélectif »
La première de ces tendances, c’est que la reprise n’a pas la même saveur selon les secteurs. Ceux de la consommation courante (alimentaire, habillement…) sont ceux qui remportent les suffrages en termes de confiance auprès des consommateurs et consommatrices. Les personnes interrogées estiment en effet que la probabilité d’un retour à la normale dans les 15 jours est supérieure à 50%.
Tous les domaines ne peuvent pas en dire autant. Le secteur du luxe montre des signes de reprise plus modérés, et surtout, inférieurs à la moyenne. Idem pour les sorties loisirs ou les achats de produits cosmétiques. On aurait pu penser que l’après-crise était l’occasion de se faire plaisir après les difficultés du confinement, mais la réalité, c’est qu’on va surtout à l’essentiel.
Le secteur le plus impacté ? Celui de la mobilité...
Sans surprise, les personnes interrogées estiment que le secteur de la mobilité – y compris en ce qui concerne les déplacements à l’intérieur du pays – sera celui qui mettra le plus de temps à revenir à la normale. Cette donnée peut d’ailleurs expliquer le sentiment à l'égard de la consommation de produits de luxe. Les équipes notent en effet que la majorité des achats de produits de luxe par les Chinois et Chinoises étant effectués lors de déplacements touristiques en-dehors du pays.
Vers plus d’indépendance économique ?
Les experts qui ont mené l’étude envisagent un scénario : celui d’une diminution de la dépendance économique de la Chine envers les autres pays. Ils estiment que les consommateurs et consommatrices voudront revenir à des comportements qui favorisent le local. Ce qui n’a rien d’encourageant pour nos économies dans la mesure où le marché chinois représente une part importante de la consommation « mondialisée, mobile et fortement occidentalisée ».
Méthodologie
Sondage réalisé en ligne entre le jeudi 26 mars et le samedi 29 mars 2020 dans les plus grandes villes chinoises, sur un échantillon de 600 personnes appartenant aux 10% des foyers les plus riches en Chine.
Interrogation depuis un panel de citoyen.es et de consommateur.rice.s en ligne, échantillonné selon la méthode des quotas avec redressement sur les variables suivantes : genre, âge, profession, taille d’agglomération et région d’habitation.
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