
Sur TikTok, les moins de 25 ans parodient l'humour jugé cringe et ringard de ceux nés entre 1984 et 1996.
Décréter qu'il est temps pour les millennials de mieux gérer leur situation capillaire, de changer de jean, de se reprendre en main concernant leur mollesse face au climat ou d'enfin tourner la page (en général en référence à Friends, Harry Potter ou les quiz BuzzFeed), c'est un peu le sport préféré de la génération Z. (Pratiqué sur les réseaux, car dans la vraie vie, tout le monde s'en fout un peu.) Récemment, c'est « l'humour millennial » qui est dézingué et parodié dans de courtes vidéos diffusées sur TikTok. Qualifié de cringe (tellement nul que cela devient embarrassant à regarder), l'humour des 25-35 ans donne lieu à un grand déballage de vannes tout à fait succulentes. (NB : cet article est rédigé par une millennial.)
C'est quoi « l'humour millennial » ?
Pour les Z, la grande faute de « l'humour millennial » réside dans l’exploitation ininterrompue d'un jargon Internet, de références maladroites et d'une poignée de mèmes désormais dépassés. Parmi les éléments les plus raillés, la surutilisation de l'expression « adulting », qui peut se traduire par quelque chose comme « faire des trucs d'adulte » ou « se comporter en adulte ». Utilisé par les millennials de manière ironique lorsqu'ils décident de faire un truc un peu foufou (ne pas séparer le blanc des couleurs dans la lessive, prendre un deuxième mimosa lors de leur brunch dominical), le terme a été érigé en symbole de l'humour millennial un peu naze. « Les Z ont également défini certaines blagues des millennials comme étant excessivement sombres et donnant trop dans l'autodérision, s'inspirant souvent du thème de l'ennui ou de la fatigue existentielle », résume Insider.
Autre emblème de l'humour millennials selon les Z : les sketchs présentés sous forme de chanson, ultra-populaires dans les années 2010. Parmi les pionniers du genre, le groupe The Lonely Island, trio comique américain engagé en 2005 par l'émission Saturday Night Live, groupe à l'origine de morceaux comme YOLO avec Kendrick Lamar ou Just Had Sex avec Akon. À noter encore : de nombreux Z ont aussi souligné que certains millennials « en faisaient trop » pour s'extraire de leur carcan et embrasser l'humour plus excentrique et déjanté des moins de 25 ans, mais sans succès. Soucieux de défendre sa génération, Andrew Schiavone a proposé une explication (une justification ? ) à l'humour millennial. Ce dernier serait si préfabriqué et homogénéisé à cause de l’absence de mèmes prolixes et de réseaux foisonnants ayant privé les millennials d'une précieuse source d'inspiration durant leur adolescence.
C'est quoi « la pause millennial » ?
On le répète régulièrement, la comparaison des générations est l'un des passe-temps favoris des réseaux, TikTok en tête. Récemment, c'est une histoire de pantalon qui a mis le feu aux poudres, mais les moqueries concernent le plus souvent l'utilisation même des réseaux. Un concept s'installe d'ailleurs, celui de « la pause millennial » : apparemment, les 25-35 ans marquent immanquablement une pause au début de leurs vidéos après avoir appuyé sur le bouton d'enregistrement. Selon les Z, c'est le signe qu'ils maîtrisent moins bien les technologies étant donné qu'ils n'ont pas grandi en y ayant directement accès comme les jeunes aujourd'hui. (À ce titre, la pause millennial est donc aux 25-35 ans ce qu'est le fait de se filmer le front lors d'un appel vidéo pour les boomers.) Loin de se vexer, certains millennials ne cachent pas leur incompréhension face aux ressorts comiques affectionnés par la génération friande de colliers de perles et fards à paupières pailletés. D'ailleurs, ils ne ratent pas l'occasion de tourner en dérision leur mésintelligence aussi légendaire qu’artificielle.
Bonjour.
Excusez-moi, mais votre article enfonce des portes ouvertes, non ?
Si l'ado grandi en s'inspirant des "grands" (frères, sœurs, cousin-e-s...), les limites des modèles sont vites posées.
Toutes les générations portent un regard (très) critique et désobligeant vis-à vis de l'humour "dépassé" de leurs ainés.
Souvent avec encore plus de virulence quand émanant des parents. Si la tendresse et le respect atténue la moquerie, il n'en demeure pas moins l'idée que "t'es plus vieux donc pas (ou plus) dans le game."
C'est le jeu du renouvellement... et de la défiance.
Peu importe l'époque, le média.
La fougue du jeune impétueux s'oppose à l'expérience de l'opiniâtre voulant rester jeune, en vain.
A ce stade, il n'est peut-être pas encore question de transmission, quoi que.
En attendant, dans ce bras de fer générationnel, qui est le plus con des deux ?
Réf de Boomer, comme disait Coluche « Oh les enfants ! Ils sont intelligents les enfants ! Puis après on dit « Plus ils deviennent grands plus ils deviennent bêtes ! », jusqu’à grand andouille ou bien vieux con…Alors moi j’ai une théorie vous me direz ce que ça vaut, c’est que comme les grands ils sont censés être bêtes quand ils disent que les enfants sont intelligents bah peut être qu’ils s’gourrent ! »