Economie de la flemme : Netflix, Deliveroo

Quand la flemme devient une économie

© Karolina Grabowska

Vous avez la flemme ? Pas de problème. Vous pouvez cliquer ici.

Plus besoin de se déplacer, de prendre des décisions ou de (trop) réfléchir. En quelques clics, l’économie de la flemme permet de nous faire servir tout, tout de suite, sans avoir à quitter le confort ouaté de notre chez-nous.

Laisser les vidéos venir à nous avec YouTube, Prime vidéo, Disney+, Netflix :  

Sélections conçues sur mesure par un algorithme futé, épisodes de séries télé qui s’enchaînent sans que l’on ait à appuyer sur un bouton et suggestion de contenus qui apparaît immédiatement dès que notre film du samedi soir s’achève… Pour notre plus grand confort, les plateformes de contenus nous permettent de nous laisser porter en nous immergeant dans un flux infini de narrations homogénéisées. Et pour ceux qui ont la flemme de dédier trop de temps à une œuvre cinématographique, Netflix propose également de l'accélérer à volonté.

Satisfaire nos envies en direct de notre canapé avec Flink, Gorillas, Deliveroo :  

Un burger à 2 heures du matin ? Du papier toilette le dimanche matin ? Avec la pandémie, de nouveaux services ont émergé, basés sur la promesse d'une livraison du tout et n’importe quoi en dix minutes. Depuis, le marché s'est largement essoufflé. Mais en arrière-plan de nos vies flotte dorénavant une idée, celle du slogan de (feu) la startup française Cajoo : « C’est moi qui commande. » Pour le journaliste et auteur Vincent Cocquebert, ces entreprises ne nous transforment pas seulement en petits princes fainéants. Elles nous apprennent également à incarner des consommateurs tyrans qui jouissent d’ « une délégation proche de la semi-domesticité » envers d’autres travailleurs moins fortunés. Si le phénomène n'est pas nouveau, il est plus omniprésent que jamais.

Des interactions soigneusement choisies avec Horizon Worlds, Zepeto, VRChat : 

Shopping sur Zepeto, relations sexuelles virtuelles sur VRChat, réunions de travail dans le décor aseptisé de Meta et rendez-vous amoureux sur Zoom… Pourquoi sortir de chez soi alors que notre avatar peut tout faire dans le métavers, sans avoir à nous dévoiler ?  

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commentaires

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  1. Avatar Sophie dit :

    C bien ce qu'on enseigne à longueur de journée, qu'internet est la solution a tout, que tout doit être numérique, que nos enfants doivent savoir s'en servir, Parcoursup, télécours lors des confinements, etc... Venez pas vous plaindre.

  2. Avatar Jean dit :

    Il faut distinguer tout de même l'accès à des vidéos et séries à la demande(personne ne les livre à vélo) et des livraisons alimentaires et épicerie à domicile... Est-ce que l'on a considéré que l'on était flemmard quand on commandait des produits à distance par courrier et qu'il fallait attendre le temps de réception du courrier, le temps de traitement et de livraison ? Vaut-il mieux aller à la poste pour envoyer une lettre ou envoyer un email ?

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