Homme avec un masque anonymous devant des coupures de journaux

Une étude dresse le portrait d'une France vulnérable aux fake news

« La désinformation est l’une des menaces les plus significatives à laquelle les démocraties doivent faire face » alertait fin janvier Joseph Borell, le chef de la diplomatie européenne. Une étude récente lui donne raison.

Alors que la France est régulièrement la cible de campagnes de fake news émanant de groupes ou de puissances étrangères, dans la perspective des prochaines élections européennes, Sopra Steria (services numériques) a voulu mesurer la perception des Français, mais aussi leur vulnérabilité, face à cette menace grandissante. Constat : la population française est particulièrement vulnérable à la désinformation.

Désinformation : les Français inquiets pour les élections européennes

L‘étude* révèle une population surexposée aux fake news et susceptible d'y adhérer. Ainsi, sur les réseaux sociaux, ce sont 74 % des personnes interrogées qui estiment être « souvent confrontées à des informations délibérément fausses » (57 % pour les boucles de discussion sur les messageries instantanées et 42 % pour les médias traditionnels). Un flot de fake news qui selon 84 % d'entre elles auraient un impact majeur sur les phénomènes de violences ou de haine (81 % sur la radicalisation et le terrorisme, et 76 % sur la sécurité des biens et des personnes). 

À quelques mois des élections européennes, 77 % des sondés estiment que la diffusion de fausses informations a des conséquences importantes sur le fonctionnement de la démocratie. Ils sont ainsi 72 % à craindre que la désinformation sur les réseaux sociaux influence le vote. Plus étonnant, ils sont plus d’1 sur 2 (55 %) à s’inquiéter qu'une campagne de désinformation remette en cause des résultats des élections européennes.

Difficultés à distinguer les fausses informations

Bombardés de fake news, les Français interrogés déclarent accorder davantage leur confiance aux médias dits traditionnels. Ainsi, 61 % d'entre eux se fient aux journaux papier et 54 % aux informations venant de la télévision ou de la radio. Seuls 35 % font confiance aux médias en ligne.

Mais, si 74 % des sondés s’estiment en capacité de faire le tri entre les « vraies et les fausses informations », l’enquête révèle une tout autre réalité. Invitées à se prononcer sur la véracité d’une série de 9 (fausses) informations, les personnes interrogées n’ont identifié comme telles que deux fake news en moyenne. Plus inquiétant : 66 % adhèrent à au moins l’une des fake news. On note ici que le facteur générationnel influence légèrement les croyances. Ainsi, si les moins de 35 ans sont davantage perméables aux théories selon lesquelles la 5G serait dangereuse pour la santé ou que les Américains ne seraient jamais allés sur la Lune, les plus de 60 ans sont quant à eux plus climatosceptiques, remettant en cause la véracité scientifique du réchauffement climatique ou encore la responsabilité humaine.

© Sopra Steria

Méthodologie : Enquête Ipsos pour Sopra Steria sur 1 000 Français âgés de 18 ans et plus.

Peggy Baron

Chaque jour je m'installe à la terrasse de l'actu et je regarde le monde en effervescence. J'écris aussi bien sur les cafards cyborg que sur le monde du travail, sans oublier l'environnement et les tendances conso.

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commentaires

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  1. Avatar Anonyme dit :

    "Le remplacement d'une orthodoxie par une autre n'est pas nécessairement un progrès. Le véritable ennemi, c'est l'esprit réduit à l'état de gramophone, et cela reste vrai que l'on soit d'accord ou non avec le disque qui passe à un certain moment (...). Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre." Georges ORWEL (préface censurée) de la Ferme des animaux et de la Ferme des énarques d'Adeline BALDACCHINO

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