Un homme travaillant seul dans un bureau vide

Déconfinement : mode d’emploi pour les entreprises

© JohnnyGreig via Getty Images

Dimanche 3 mai 2020, le ministère du Travail a partagé un long guide détaillant les mesures à adopter pour les entreprises afin d’assurer la santé et la sécurité de leurs équipes.

Mesures barrières et distanciation physique, gestion des flux, équipements de protection, tests de dépistage… à mesure que la date de déconfinement approche, les entreprises ont de nouvelles questions à se poser. Alors qu’elles ont passé les dernières semaines à se demander comment garder le lien entre les équipes à distance, elles doivent maintenant réfléchir à la façon d’assurer leur sécurité en présentiel.

À cette fin, le ministère du Travail a publié un « protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la santé et la sécurité des [personnes] ».

On reprend les bases…

En préambule de ce guide de 20 pages, les bases de l’hygiène en temps de pandémie : on se lave régulièrement les mains, on évite de se toucher le visage, on jette ses mouchoirs usagés, on tousse dans son coude, on respecte les mesures de distanciation physique, on aère régulièrement les pièces fermées, on désinfecte régulièrement les objets manipulés et les surfaces utilisées, et on évite de porter des gants (qui sont vecteurs de transmission).

Cours de maths pour respecter la distanciation physique

Concernant les mesures de distanciation physique, on évitera donc de faire la bise à ses collègues le jour du retour au bureau. Mais ce n’est pas tout. Le gouvernement rappelle qu’il faut respecter une distance d’un mètre en chaque personne. Autrement dit, chaque travailleur ou travailleuse devra disposer d’un espace de 4 m2 minimum afin d’éviter tout risque de contact.

Pour les dirigeants et dirigeantes d’entreprise, il va donc falloir se mettre aux maths, et calculer en fonction de la surface disponible le nombre de personnes qui pourront être accueillies dans les locaux tout en bénéficiant de ce périmètre de sécurité. Pas de panique pour celles et ceux qui auraient oublié leur calculette : il y a plein d’antisèches dans le guide (avec des exemples illustrés).

Circulez, y a rien à voir

Question circulation des gens, le document recommande d’instaurer des sens uniques dans les couloirs ou les escaliers, et de limiter le nombre de personnes dans les ascenseurs. Pour éviter que les gens ne se croisent, on instaure un roulement dans les équipes qui se rendent sur place et on maximise le télétravail. Exit le flex office : pendant la pandémie, chaque personne a sa place attitrée.

Question circulation du virus, on aère régulièrement les pièces (15 minutes trois fois par jour) et on garde les portes ouvertes afin de limiter les contacts avec les poignées.

Au bureau masqué, ohé ohé

Le document précise que les employeurs peuvent décider de généraliser le port collectif du masque au sein de l’entreprise dans le cas où les gestes barrières ne peuvent pas être respectés. Dans le cas contraire, c’est une option et non une obligation.

Pas de dépistage au sein des entreprises, mais une obligation de prendre en charge les personnes symptomatiques

Pas question de se faire dépister dans le cadre d’une campagne d’entreprise. Les boîtes devront relayer les messages des autorités sanitaires, inciter les personnes potentiellement malades à se faire diagnostiquer, mettre en place des mesures de protection, collaborer avec les autorités sanitaires dans le cadre du contact tracing… mais n’auront pas le droit de proposer des dépistages à leurs équipes.

En revanche, si un individu déclare des symptômes sur son lieu de travail, les entreprises doivent rédiger en prévention une procédure de prise en charge sans délai afin de pouvoir les isoler rapidement dans une pièce dédiée, et leur permettre de rentrer chez eux ainsi que de contacter leur médecin traitant. Elles doivent aussi élaborer des matrices des contacts et les qualifier ( « à risque », ou « à risque négligeable » ) pour faciliter leur identification lors de cas avérés.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.

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