Majoritairement fidèles à leur employeur, les Français ne sont pourtant que 7 % à se sentir engagés dans leur travail.
En 2022, les employés européens se sont révélés moins engagés que dans le reste du monde, et ce, alors que la relation à leur emploi est traditionnellement plus stable, révèle l'édition 2023 de l’étude State of the Global Workplace de Gallup. Avec un taux d'engagement de seulement 7 %, les Français sont parmi les travailleurs les moins engagés d'Europe.
Les salariés européens sont les moins engagés au monde
Bien qu'à nouveau en hausse après une chute post-pandémie, l'engagement au travail reste faible au niveau mondial, avec seulement 23 % des sondés qui se déclarent engagés. Une tendance de fond qui coûte cher : selon Gallup, le manque d'engagement des salariés coûterait 8,8 milliards de dollars à l’économie mondiale. De tous les continents, l'Europe a le taux le plus faible, avec seulement 13 % de salariés engagés. Selon l’étude, 72 % des Européens ne sont pas engagés au travail, et 15 % seraient même activement désengagés : manque d'enthousiasme, insatisfaction globale... Pour pallier la tendance, de nombreuses entreprises ont adapté leur modèle organisationnel : en Europe, un tiers des employés travaille de manière hybride (distanciel et présentiel), contre 16 % exclusivement en télétravail, et 50 % exclusivement en présentiel. Pourtant, malgré ces aménagements, les professionnels exclusivement en distanciel sont ceux qui éprouvent le plus de colère : 21 % au quotidien, contre 13 % pour les employés en présentiel comme pour ceux en hybride.
Télétravail, entre colère et fidélisation
Si les quiet-quitters (les personnes ayant démissionné silencieusement) sont plus nombreux que dans le reste du monde (59 %), les loud quitters (ceux ayant démissionné à grand fracas) sont moins nombreux (15 % contre 18 %). Paradoxalement, qu'ils soient plus virulents et en colère, les professionnels en télétravail sont les plus fidèles : seuls 32 % d’entre eux envisagent de changer d’emploi, contre 33 % des salariés en présentiel complet et 36 % des travailleurs hybrides. « Les canaux professionnels de conversation liés au distanciel, la méconnaissance de ses collègues, peuvent brouiller la communication et favoriser des malentendus. Sans le ton ou l’expression faciale, il est parfois difficile de jauger une situation ou l’attitude d’un collègue ou d’un manager. Certaines incompréhensions liées au distanciel peuvent générer de la colère chez les collaborateurs, mais la prise de conscience que le distanciel est parfois encore considéré comme un privilège et que les opportunités en distanciel complet sont moindres, font qu’ils sont moins enclins à démissionner », souligne Olivier Grau, Senior Workplace Consultant à Gallup.
L'étude montre également que l’Europe se trouve en avant-dernière position dans le classement des salariés en veille ou en recherche active d'un nouvel emploi : 34 % des Européens sont prêts à changer d'emploi, contre 51 % du reste de la population. Un faible taux qui s'expliquerait en partie par leurs attentes en termes de rémunération. Selon Gallup, pour changer d'emploi, les employés engagés demandent en moyenne une augmentation de 31 % contre 22 % pour les employés non engagés et activement désengagés.
En France, des employés réalistes
Avec 7 % des employés engagés au travail, les Français sont les moins engagés au travail, juste devant les Italiens (37ème sur 38) et loin derrière les Allemands (23ème). Les 93 % de Français non engagés au travail sont-ils pour autant prêts à démissionner ? Non : seuls 35 % estiment que la conjoncture actuelle est favorable pour trouver un emploi, contre 56 % des Européens. Il s'agirait donc de faire juste ce qu'il faut (comme prévu par le droit du travail) sans pour autant perdre la stabilité d’un emploi en CDI. Selon Olivier Grau, les Français ne sont pas moins opportunistes que leurs voisins européens, tout simplement plus réalistes : « Les Européens, et les Français tout particulièrement, sont des professionnels encore relativement fidèles à leur employeur et stables dans leur poste, notamment grâce à un certain nombre de dispositions dans la loi française qui lient plus solidement qu’ailleurs employeur et employé. »
Méthodologie : échantillon de 1000 personnes par pays. Pour les données de 2022, le nombre total de répondants employés au niveau mondial est de 122 416, et le nombre total de répondants employés en Europe est de 18 262.
Je ne parviendrai , jamais à comprendre que majoritairement , les français n'ont plus l'envie de travailler .....pourquoi??? Si tous attendent que tombe du ciel , les moyens financiers pour profiter des loisirs , de tous les plaisirs de la vie et du bien vivre : ils vont très très vite être déçus, reste après les vols, les rackets et tout l'envers du décor : la justice , la prison ! C'est cela qu'ils veulent ???
cf "in praise of idleness" by Bertrand Russell
1000 personnes sur quelques millions ça reste peu, a-t-on une idée de profil de personnes sondées ? (essentiellement des habitants de la capitale, des hommes / femmes, quel tranche d'âge, quel secteur de profession,... ? )