La scène des Napoleons à Roland Garros

Les Napoleons : « On réfléchira peut-être à deux fois avant de se souhaiter une bonne année »

© Les Napoleons

Pour son édition d’été, l’événement phare de l’innovation revient avec plein de nouveautés. Il faut dire que le Covid-19 est passé par là… l’événement sera parisien, sur une journée et simplement intitulé « 2020 ». Entretien avec Mondher Abdennadher et Olivier Moulierac, fondateurs.

Le thème de cette édition est un peu particulier. Sobrement intitulé « 2020 », il tranche avec les années précédentes… pourquoi ce choix ?

Mondher Abdennadher et Olivier Moulierac : C’est dicté par l’époque. Tout le monde a vécu la même chose : une espèce de sidération qui a donné lieu, dans le même temps, à des démonstrations de solidarité incroyables et à une exacerbation de toutes les inégalités. C’est une année dont on se souviendra tous. Il y a quelques moments, comme ça dans une vie… l’épisode a questionné tellement de sujets qu’il est difficile de s’arrêter sur un thème unique. On parlera du temps, de la santé, de la recherche, de l’écologie et de tous les sujets de société qui en découlent. On a vu une radicalisation de certains points de vue, des prises de conscience fortes sur la question du racisme, des questions sur le sens de la vie, des doutes sur le sens du travail, des craintes sur l’environnement… nous ne prétendons pas avoir les réponses à tous ces questionnements. Plutôt que de proposer des scenarii incertains pour demain, nous voulions réunir, comme d’habitude, des acteurs engagés, des faiseurs.  

Vous le dites : tout est interconnecté. Quand on parle démocratie, on parle sécurité ; quand on parle économie, on parle éducation ; quand on parle résilience, on parle société…  Peut-on encore imaginer des événements restreints à un seul thème ?

M. A. & O. M. : Ce n’est pas antinomique. L’avantage de choisir un thème, c’est de pouvoir proposer une narration particulière, qui ordonne les questions que l’on se pose. Depuis la naissance des Napoleons, on se pose la question du temps sous divers prismes - son appréhension, son accélération… -, du progrès – sous l’angle de l’engagement, ou de l’émancipation… - et à chaque fois cela donne quelque chose de différent. Finalement, un thème, c’est une ligne directrice, qui permet d’aller un point A à un point B tout en cohérence. Et ça n’empêche jamais les pas de côté.

Préparer un événement, c’est forcément anticiper un peu les choses. Avec cette crise, avez-vous songé à annuler cette édition ?

M. A. & O. M. : Il nous paraissait impensable de ne pas nous arrêter sur ce que nous avions vécu. L’épisode est tellement stupéfiant, il subsiste encore tellement d’incertitudes… en tant que think tank, on se doit de créer des moments d’intelligence collective, de se poser ensemble avant la trêve estivale. C’est important de s’arrêter pour réfléchir à ce qui est arrivé. C’est pour ça que, malgré les conditions, on voulait à tout prix faire quelque chose. Et pas à travers un écran… nous avons tous été exposés aux écrans pendant le confinement. Nous voulions retrouver un lien physique, tout en respectant les consignes sanitaires.

Le cadre sera un peu particulier : l’événement se tiendra au stade Roland Garros. Qu’avez-vous imaginé, en termes d’interactions ? de mise en scène ?

M. A. & O. M. : Nous avons la chance de pouvoir organiser l’événement à Paris, même si c’est un crève-cœur d’annuler Arles. Nous sommes très heureux que notre communauté arlésienne puisse se joindre à l’événement : nous avons créé une délégation pour que nos membres soient présents au cours de cette journée. L’intérêt du stade Roland Garros, c’est que nous serons à l’extérieur : les règles de distanciation physique, si elles sont toujours en vigueur, seront faciles à appliquer. Le lieu est aussi symbolique : depuis sa création, le tournoi n’avait jamais été annulé ni reporté. Comme beaucoup de lieux sportifs, il a été impacté. Lui aussi incarne une forme de résistance. En termes d’interaction, nous avons la chance d’avoir une communauté très participative, avec laquelle nous interagissons au quotidien, même pendant le confinement. Nos membres nous ont fortement encouragés et poussés à maintenir l’événement. Nous échangeons ensemble via notre réseau social, parlons de leurs questionnements. Eux nous alimentent, nous inspirent dans la définition du programme. L’événement en lui-même comportera des moments d’échange, notamment grâce à l’application qui permet d’ouvrir la discussion entre les modérateurs, les speakers et le public. Et bien sûr, les débats continuent après les interventions. Les contenus sont disponibles sur les réseaux sociaux, et cette année, France Info va nous accompagner tout au long de la journée avec des reprises sur l’antenne radio et télé.

Peut-on en savoir un peu plus sur le programme ?

M. A. & O. M. : Nous recevrons des activistes, des membres du secteur associatif, des faiseurs, des gens très impliqués dans la gestion de crise… toujours avec un regard international.


Pour s’inscrire à l’événement, qui aura lieu le 16 juillet 2020 au stade Roland Garros, c’est par ici.

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.

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