L’un des emblèmes de l’industrie du tabac se dote d’une nouvelle raison d’être. Et elle a de quoi poser question.
Être à l’origine d’un problème pour en proposer la solution. C’est un peu la sensation que l’on a à la lecture de la nouvelle raison d’être de Philip Morris : « Se mobiliser et innover pour permettre aux fumeurs adultes d’arrêter la cigarette en faisant de meilleurs choix. »
« Un avenir sans fumée » ou une déclaration fumeuse ?
Avec cette déclaration, la présidente de Philip Morris France entend envoyer « un message fort » au reste de l’industrie. Selon ses dires, il s’agirait d’une transformation profonde et durable de l’activité de l’entreprise – notamment aux prismes des « enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux ». Ainsi, elle positionne Philip Morris International sur la route d’un « avenir sans fumée », à l’aide de nouveaux produits (comprendre : les cigarettes électroniques).
Permettre aux adultes d’arrêter de fumer…, et aux ados de commencer
Du propre aveu du communiqué, ces produits « ne sont pas sans risque », même s’ils « constituent un meilleur choix que de continuer à fumer ». Problème : certains de ces produits, plutôt que de viser les adultes qui fument, s’adressent directement aux jeunes qui ne fument pas (encore). L'entreprise avait ainsi été forcée de stopper la campagne de ses cigarettes électroniques IQOS après avoir rémunéré une influenceuse de 21 ans pour en faire la promotion. Rappelons aussi le cas de Juul, ces e-cigarettes au design épuré qui envahissent les cours de récré. En Californie, l’entreprise a fait l’objet d’une plainte : à base de nicotine, les capsules Juul sont très addictives. Résultat : dix-huit établissements scolaires accusaient le produit de perturber le bon déroulé des cours.
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