Une femme qui fume une cigarette

Pourquoi se remet-on à fumer pendant la pandémie ?

© Bianca Salgado via Pexels

Entre stress, angoisse et ennui, la pandémie de Covid-19 profite au retour de la cigarette dans notre quotidien.

En France, depuis 2016, le mois de novembre est aussi le « mois sans tabac », une campagne pour aider les fumeurs à arrêter. Entre 2016 et 2018, la France comptait ainsi 1,6 million de fumeurs en moins. Mais cette année, c’est confinés que nous vivons ce mois de novembre. Pour certains, la réduction de la vie sociale peut être un atout dans l’arrêt du tabac mais pour d’autres la pandémie est surtout l’occasion de replonger.

Une pandémie de Covid-19 doublé d’une épidémie de tabagisme

Dans le média Vox, Brian, un entrepreneur de 51 ans qui vit en Louisiane, raconte comment il s’est remis à fumer un paquet et demi par jour pendant la pandémie après deux ans d’abstinence. Pareil pour Jamie, 41 ans. Après huit ans sans s’en griller une, le coach sportif de Pennsylvanie est retombé dans ses vieilles habitudes à cause du confinement. En regardant les chiffres, on s’aperçoit que Brian et Jamie ne sont pas des cas isolés aux États-Unis.

Depuis 40 ans, les ventes de cigarettes reculent dans le pays mais la tendance ralentit en 2020. Altria, maison-mère de Philipp Morris et Marlboro, prévoyait une baisse de 4% à 6% pour l’année 2020. En juillet, le poids lourd des cigarettiers a revu ses prévisions et s’attend à une baisse qui ne dépassera pas les 3%.

Pourquoi fumer en pleine pandémie de Covid-19 ?

Alors que le virus qui frappe en ce moment s’attaque principalement aux voies respiratoires, le retour en force du tabac a de quoi étonner. Pourtant, la cigarette répond aux besoins du moment. La pandémie est avant tout une période d’incertitudes, de stress et d’angoisses. Un terrain idéal pour la cigarette. Dans un article de Psychology Today, le docteur Suzanne Degges-White expliquait que l’action de fumer avait notamment une fonction apaisante.

En plus de nous mettre les nerfs en boule, le nouveau coronavirus a mis le monde à l’arrêt. Pendant les périodes de confinement, notre perception du temps est bouleversée. À travers des petits moments qui rythment la journée, la cigarette devient une façon – nocive – de recréer une routine.

Toujours dans Vox, la journaliste Maline Fakuade évoque une raison qui explique le retour de la clope. Pour ceux dont le niveau de vie n’a pas été touché à cause de la crise, les dépenses de loisirs sont moins nombreuses. Plus de cinéma, plus de concerts, plus d’expos… Résultat : ces dépenses « plaisir » se reportent sur nos vieux vices. Et c’est la cigarette qui l’emporte.

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