
En proposant à ses clients de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre en plantant des arbres, Air France n'a pas convaincu. Accusée de greenwashing, la compagnie aérienne a dû revoir sa copie.
S’engager dans la transition écologique, c'est bien. Opter pour le greenwashing, pas terrible. Accusée par un collectif de tromper ses clients en leur proposant de compenser 100 % de leurs émissions, Air France a été sommée de mettre un terme à une communication jugée « mensongère » .
L'avion pollue, faire croire le contraire est mensonger
Début octobre, les clients d'Air France se voyaient proposer moyennant finances une option « Environnement ». Celle-ci se déclinait de plusieurs manières : une proposition de reforestation (bon marché), une proposition de contribution au développement des carburants « durables » (au montant conséquent, presque équivalent à celui du billet) ou encore un mélange des deux.

Interpellée par le collectif « Pensons l’Aéronautique pour Demain » à l'origine d'une pétition relayée par Socialter, Reporterre et France 2, la compagnie a reconnu un manque de cohérence avec la politique environnementale de la société.
Le secteur aérien doit sortir du déni
Vincent Etchebehere, directeur Développement Durable de la compagnie, a indiqué la suspension et la révision de l’option « Environnement » dont il a présenté, dans la foulée, les modifications en développement, une proposition jugée « beaucoup plus sérieuse » par le collectif puisque la plantation d’arbres ne sera plus proposée. Le collectif qui salue ce changement lancera prochainement une campagne afin que toutes les compagnies abandonnent cette pratique. En effet, promouvoir l'idée que planter des arbres permettrait d’effectivement contrebalancer les émissions est tendancieux, dans la mesure où ce levier n'est ni activable sur le court terme ni assuré.
La contribution au développement des carburants alternatifs sera, quant à elle, toujours proposée. En revanche, elle ne sera plus liée aux émissions du vol : Air France reconnaît en effet que la production de carburants alternatifs actuelle est marginale (0,01 % au niveau mondial) et l’obligation d’incorporation imposée par la France est faible (1 %).
Air France a également fait part de sa volonté de ne plus passer sous silence les impacts climatiques autres que ceux du CO2. Une ambition saluée par le collectif qui regrette le déni généralisé du secteur aérien concernant ce problème. Pour Romain Morizot, Ingénieur aéronautique, membre du collectif Pensons l’Aéronautique pour Demain : « Ce résultat montre la force du collectif et de la coconstruction citoyenne entre ONG, salariés et scientifiques. »
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