Des mains qui attrapent des laitues

Paris et 13 autres villes s’engagent à réduire leur consommation de viande

© PHÚC LONG via Unsplash

De Los Angeles à Tokyo en passant par Barcelone, 14 grandes métropoles viennent de signer une déclaration pour changer l'alimentation de leurs citoyens.

À Copenhague, les villes se mettent au vert et aux légumes – probablement verts aussi. Du 9 au 12 octobre 2019, la capitale danoise accueille le Sommet des Maires du C40. Le but : échanger, débattre, et engager « des actions durables et mesurables au sujet du changement climatique. »

Les villes peuvent-elles sauver la planète ?

En 2015, 195 pays s’engageaient à limiter le réchauffement climatique au sein de l'Accord de Paris. Quatre ans et le retrait des États-Unis plus tard, les mesures concrètes se font attendre. D’après les recherches du Centre for Climate Change Economics and Policy, seulement 16 pays ont pris des mesures suffisantes pour respecter l’Accord de Paris. Inutile de chercher la France parmi eux, aucun pays européen n’en fait partie. Pour s’attaquer au sujet de la transition écologique, peut-être vaudrait-il mieux se tourner vers les villes ? C’est le pari du C40, un réseau international de 94 mégalopoles engagées présidé jusqu’en décembre 2019 par Anne Hidalgo, Maire de Paris.

Plus qu’un an pour agir

Le C40 en est convaincu, ce sont les villes qui ont les clés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle globale. Individuellement mais surtout collectivement. Leur plan d’action se nomme Deadline 2020. Le document détaille notamment les actions pouvant être implémentées par les cités pour sauver la planète. Et surtout tenir les engagements de l’accord « historique » pour 2020.

On y retrouve évidemment des mesures classiques en faveur de la qualité de l’air. 35 villes représentées au sommet promettent « d'assainir l’air respiré par leurs citoyens ». Un sujet qui est déjà au cœur des politiques de développement depuis plusieurs années.

Mais 14 villes – dont Paris – se sont également engagées sur une thématique cruciale : l’alimentation. Au programme : agriculture durable et biologique, diminution du gaspillage alimentaire et… la réduction de la consommation de viande. La déclaration des signataires prévoit une consommation de produits carnés – non transformés – qui n’excède pas 16 kilos par an et par habitant. En France, la consommation de viande dépassait les 49 kilos par an et par habitant en 2018.

Comment faire pour manger moins de viande dans les villes ?

Milan, Barcelone, Copenhague, Guadalajara, Lima, Londres, Los Angeles, Oslo, Paris, Quezon City, Seoul, Stockholm, Tokyo et Toronto se sont donc engagées pour une alimentation soutenable à l’échelle planétaire. Ok, mais comment vont-elles faire ? On imagine mal un décret municipal interdisant la consommation de bidoche et autres charcuteries.

Pour répondre à cette question, chaque ville a présenté ses propres mesures en fonction de sa situation démographique, de ses citoyens et de sa culture.

Dans la capitale française, on vise donc 90% d’alimentation durable dans les cantines parisiennes en 2050. Une diminution de 20% des produits carnés dans la restauration collective est aussi au menu. Dans les écoles, un plat végétarien devra être proposé au moins une fois par semaine. Pour les cantines du personnel public, ce sera tous les jours. À Milan, les écoliers âgés de 3 à 14 ans ne trouveront plus de viande rouge dans leurs assiettes. En revanche, des fruits leur seront offerts à la pause de 11h.

À Londres, on met l’accent sur la malbouffe avec l’interdiction des publicités faisant la promotion de junk food et de boissons sucrées. Même combat aux Philippines où la ville de Quezon City va interdire la vente de junk food dans un rayon de 100m autour d’une école.

À Séoul, on mise sur la sensibilisation avec, entre autres, l’édition d’un livre de recette à base de plantes. À Toronto, on planche sur le développement d’un indicateur pour mesurer la consommation de protéines provenant des plantes. Ces grandes métropoles engagées en ont conscience : pour faire changer les mentalités, il va falloir prouver que leurs actions sont efficaces. Et ainsi espérer un effet ricochet sur les autres villes du réseau.

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