un petit jouet en forme de robot vert

Voyage au bout de son canapé

© Phillip Glickman

Au Japon, la compagnie aérienne ANA a développé un projet mi cocasse, mi flippant : voyager sans avoir à quitter son canapé douillet grâce à un avatar robot.

L’information nous laisse aussi perplexes qu’abattus : dès le printemps prochain, il sera possible de visiter la ville de Tokyo grâce à de petits robots qui arpenteront la ville à notre place, téléguidés depuis le confort de notre chez soi.

Un robot qui vous veut du bien

La société japonaise ANA (All Nippon Airways) aurait développé une petite flotte de robots touristiques à destination des particuliers, révèle Marianne. Ces derniers prennent la forme de colonnes montées sur roues et surmontées d’un écran. Le principe : s'emparer de celui-ci, depuis son canapé, et le contrôler pour voyager à distance. Histoire de rendre ces robots aussi aimables que possible, le visage du « touriste robotique » sera affiché en gros plan sur l’écran de la machine. La société ANA a tout prévu : si se promener n’est pas suffisant pour se changer les idées, pourquoi ne pas faire un peu de shopping ? Pour cela, il suffit de laisser son robot se présenter dans les magasins pour s’adonner à un peu de lèche vitrine... Le service devrait être disponible à partir d’avril 2020, dans un quartier de Tokyo seulement dans un premier temps. Impossible en effet pour les robots de parcourir des terrains à la topographie compliquée, les touristes robotiques devront donc se contenter de parcourir les routes lisses de centre-ville.

Comme le souligne Marianne, difficile de ne pas penser au film Total Recall, inspiré par la nouvelle Souvenirs à vendre du maître incontesté de la science-fiction, Philip K. Dick : dans un futur proche, Douglas Quaid, le héros n’a pas les moyens de partir en vacances sur Mars comme il en rêve. La société Recall propose d’acheter « les souvenirs de vos vacances idéales en mieux, moins chers, et plus sûrs » pour se les faire implanter dans le crâne. Tous les bénéfices des vacances spatiales, sans avoir à quitter la Terre.

Pas de flygskam pour les robots

L’idée d’appréhender le monde au travers d’un écran au lieu de partir en voyage n’est pas sans faire froid dans le dos. Aussi désagréable soit-elle, peut-on y voir un début de réponse à la mouvance d’origine suédoise du Flygskam ? Voyager sans vraiment voyager, est-ce là l’avenir du tourisme, industrie de plus en plus critiquée pour ses effets écologiques et sociaux désastreux ? Si notre conscience écologique aiguisée nous empêche de prendre l’avion, se promener aux quatre coins du globe par l’intermédiaire d’un robot pourrait-il constituer une alternative légitime ? C'est en tout cas ce qu'aurait fait valoir la société ANA, mettant en avant des arguments écologiques pour justifier la création de son service. Comme si robots et logiciels de commande n'étaient pas gourmands en matériaux rares et en énergie. Bref. D'autant plus que la société ANA n'a pas prévu de cantonner son offre au voyage : à terme, ses avatars pourront servir à assister au match Lyon-Marseille, au concert de Taylor Swift, et à se rendre au travail à notre place. Ah oui non, en fait c'est juste flippant.

Laure Coromines

Laure Coromines

Je parle des choses que les gens font sur Internet et dans la vraie vie. Fan de mumblecore movies, de jolies montagnes et de lolcats.

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