La tech se penche enfin sur un sujet important : la vie sexuelle des astronautes. Car oui, pour assurer l'exploration de l'espace, mieux vaut avoir l'esprit (et le corps) sereins. Grâce aux robots ?
C'est en tous cas la thèse avancée par deux chercheurs. Pour eux, la solution est à chercher du côté des « érobots », ces agents érotiques virtuels, personnifiés ou augmentés. Comprendre : robots sexuels, agents conversationnels érotiques, partenaires virtuels ou augmentés... Bref, comme l'univers, les possibilités sont infinies.
S'envoyer en l'air, en l'air
Simon Dubé, doctorant à Concordia University, et Dave Anctil, chercheur sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique à l’Université Laval, ont examiné la question de près. « Les humains peuvent-ils s’épanouir à long terme en vivant en petits groupes dans des milieux isolés ? Peuvent-ils composer avec des possibilités très limitées de relations humaines, d’intimité et de sexualité ? La technologie sexuelle pourrait fournir une solution. Dans le cadre de nos recherches sur les interactions érotiques entre l’humain et la machine, nous nous intéressons aux implications de ces rapports et aux emplois possibles de la technologie pour assurer le bien-être des humains, y compris ailleurs que sur notre planète », ont-ils confié à The Conversation.
Pour les deux chercheurs, intimité et sexualité font partie des besoins fondamentaux de notre espèce. À ce titre, elles conditionnent en grande partie la capacité des Hommes à poursuivre l'exploration et la colonisation spatiale. Et la question se pose d'autant plus que les premières missions humaines prolongées sur la Lune et sur Mars sont pour demain.
Pour la NASA et autres agences, aucune activité sexuelle n'a jamais été enregistrée lors de missions spatiales. Une information à prendre avec des pincettes (qui informe ses chefs après une partie de jambes en l'air ? ) sans être pour autant très étonnante, étant donné le nombre restreint des membres des équipages. Comme le précisent Simon Dubé et Dave Anctil : « les chances de trouver un partenaire compatible sur le plan de la personnalité, des préférences et de l’orientation sexuelle seront nettement réduites. »
En 2008, un porte-parole de la NASA à Houston déclarait : « Nous n’étudions pas la sexualité dans l’espace et ne menons aucune recherche sur ce sujet. Si c’est l’objet de votre question, il n’y a rien à dire de plus. » Pas génial, étant donné que sexualité et intimité sont quasiment impossibles à éradiquer dès lors que l'on rassemble un groupe d'individus, ce à quoi il vaudrait mieux donc se préparer. Les deux auteurs relèvent aussi les difficultés qui pourraient découler d'une rupture amoureuse, « qui pourrait fragiliser le moral des membres d’équipage et miner leur capacité à survivre dans des conditions dangereuses. » Alors abstinence, mal-être, prise de risques ? Pour les deux chercheurs, pas forcément...
Prendre son pied grâce aux érobots
Certes, il y a les sextoys, mais ils occultent l'aspect social de la chose. Et c'est là que les érobots, qui proposent une expérience interactive et immersive en combinant jouets sexuels à réalité virtuelle ou augmentée, entrent en scène... En effet, ces nouvelles technologies permettraient d'ajuster au mieux divers agents artificiels aux besoins d'utilisateurs et utilisatrices.
Si les érobots soulèvent de profondes questions sociales et éthiques, ils pourraient aux yeux des chercheurs constituer une réponse ponctuelle aux besoin des astronautes : « Les érobots pourraient tenir compagnie et procurer du plaisir aux membres d’équipage et aux colonisateurs et colonisatrices. Contrairement aux simples jouets sexuels, les érobots apportent une dimension sociale aux expériences érotiques. Ainsi, ils pourraient atténuer le sentiment de solitude et les anxiétés qu’engendre inévitablement l’isolement. De même, ils pourraient tenir lieu de partenaires romantiques, servir d’exutoires, réduire les risques liés aux rapports sexuels ainsi qu’offrir de l’intimité physique et affective. »
Pas à dire, le futur donne vraiment envie! Heureusement que je ne serai plus là pour le voir.