Le monde des crypto et le gaming font décidément bon ménage. Proxi, dont le lancement est prévu à l'automne, permettra aux joueurs de créer des souvenirs et d'éventuellement les revendre sous forme de NFT.
Si comme moi vous avez passé de longues heures de votre pré-adolescence devant les Sims, alors cette annonce devrait vous réjouir, ou au moins attiser votre curiosité. Will Wright, le créateur du jeu où l’on simule une vie plus ou moins excitante, fait son retour avec un nouveau projet baptisé Proxi. Son lancement est prévu cet automne. Et les premiers packs d'éléments du jeu mis en ligne il y a quelques jours sont déjà en rupture de stock. Le principe est légèrement plus complexe à comprendre que son blockbuster des années 2000. Il s’agit encore d’un jeu de simulation. Les Sims simulait une maison de poupées, Proxi simule un cerveau, peut-on lire sur le site du studio Gallium. Will Wright veut faire de votre esprit un terrain de jeu (c’est lui qui le dit dans cette intéressante interview).
Le but du jeu est donc de se découvrir soi-même. Comment ? En créant des scènes inspirées de ses propres souvenirs à l’aide d’éléments visuels et audios mis à disposition dans le jeu. Chaque souvenir est représenté dans une boule à neige. Leur succession forme une sorte de monde propre à chaque joueur. La façon dont l’utilisateur crée ses souvenirs et les associe les uns aux autres est analysée par l’intelligence artificielle de Proxi. De quoi créer un avatar (un Proxi) personnalisé, qui reproduit la conscience – et même l'inconscient, promet Will Wright – du joueur. Cet avatar s’exprimera d’une manière unique et pourra ensuite rencontrer et interagir avec d’autres avatars.
Encore un supermarket virtuel
Tout cela vous paraît un peu confus ? Il y a un côté plus terre à terre. Proxi est aussi une place de marché virtuelle où les joueurs créent, vendent et achètent, façon Roblox. Ils peuvent vendre leurs souvenirs sous forme de NFT, ces jetons basés sur la blockchain qui permettent d’authentifier un objet numérique. Les échanges se feront via la monnaie virtuelle du jeu : le Gallium. Mais celle-ci ne sera a priori pas échangeable contre des euros ou des dollars…
Mais qui pourrait bien vouloir du souvenir de mon premier récital de violon ? Eh bien quelqu’un qui voudrait créer un souvenir similaire, mais aurait besoin d’un modèle, répond Will Wright. Les joueurs pourront aussi créer des éléments du jeu (à placer dans les souvenirs) et les vendre à d’autres joueurs.
Pourquoi c’est important ?
Si le concept de Proxi peut paraître étrange, il est une illustration du boom du crypto-gaming. De quoi s'agit-il ? Du croisement de deux univers : celui des monnaies virtuelles avec celui du gaming. Et plusieurs acteurs misent aussi sur ce créneau.
En France, le jeu Sorare, où l’on collectionne des cartes de football sous forme de NFT, vient d’annoncer une levée de fonds record. En Asie, c’est le géant vietnamien Axie Infinity (1 million d’utilisateurs, 2,1 milliards de dollars de transactions), où l’on peut créer et vendre de petits monstres, qui fait parler de lui et rapporte un salaire mensuel correct à certains joueurs. Dans une interview accordée à Decrypt, Jeff Zirlin, le créateur d’Axie, estime que les « cryptos sont loin d’être mainstream », mais, en revanche, le gaming va certainement les aider à s'imposer.
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