Une masque avec un masque qui attend le métro

De la RATP à Uber, la reconnaissance faciale pour assurer le port du masque

À Paris ou dans la Silicon Valley, on mise sur l'intelligence artificielle pour faire respecter les mesures de protection contre le coronavirus.

Quel est le point commun entre la RATP et Uber ? Dès le 18 mai 2020, les masques seront obligatoires aussi bien dans les voitures Uber que dans les couloirs du métro parisien – où l’impératif est déjà en vigueur depuis le 11 mai. Ok, mais comment vérifier que des milliers de passagers et de chauffeurs respectent bien le port du masque ? À la RATP comme chez Uber on a trouvé la même solution : la reconnaissance faciale.

Souriez (sous votre masque), vous êtes filmés

Sur Twitter, on blague – ou on râle – sur l’impossibilité d'utiliser Face ID pour déverrouiller son iPhone avec un masque. Mais, à Paris, dans les couloirs du métro, on compte bien sur la reconnaissance faciale pour accompagner le déconfinement. À la station Châtelet-Les Halles, qui fait office de véritable « laboratoire d’intelligence artificielle » , six caméras HD sont chargées de comptabiliser les porteurs de masques.

D'après la RATP, le dispositif n'a pas pour but de verbaliser les usagers mais pourrait donner lieu à des opérations de prévention. Le fondateur de Datakalab, la start-up qui a mis en place le logiciel, l’assure : le dispositif ne permet pas de reconnaître les individus mais génère uniquement « des jeux de données et des moyennes statistiques » .

Un selfie et c’est parti

Chez Uber, c’est l’application elle-même qui sera chargée de vérifier que les chauffeurs sont bien masqués. L’entreprise a annoncé qu’à partir du 18 mai, une nouvelle fonctionnalité sera ajoutée à son application pour contrôler le port du masque. Les chauffeurs devront ainsi se prendre en selfie pour prouver qu’ils sont masqués. Si la reconnaissance faciale ne détecte pas un visage couvert, le chauffeur ne pourra pas utiliser l’application. Et s’il lui venait l’idée de retirer son masque pendant le trajet, le passager pourra le dénoncer via l’application – avant de probablement lui attribuer la note d’une étoile.

En revanche, Uber n’imposera pas la reconnaissance faciale à ses clients. Mais ils devront « confirmer qu’ils ont pris toutes les précautions comme le port du masque et le lavage de mains » . Les chauffeurs auront toutefois la possibilité d’annuler une course, sans pénalité, si un passager refuse de porter un masque.

L'intelligence artificielle sera-t-elle vraiment utile ?

Miser sur la reconnaissance faciale pour s'assurer du respect des règles, l'idée peut en séduire certains. Mais les exemples des limites de l'intelligence artificielle en matière de reconnaissance des visages humains ne manquent pas. Parfois plus idiote qu'intelligente, l'IA se révèle aussi bien souvent raciste et sexiste. Et ça, c'est un problème que le port du masque ne règlera pas.

commentaires

Participer à la conversation

Laisser un commentaire