Militantes progressistes d'un côté, complotistes de l'autre. Les élections du Congrès américain montrent le fossé qui fracture le pays.
Les résultats ultra-serrés – et toujours incertains – de l’élection américaine 2020 font apparaître un pays plus divisé que jamais. Mais le prochain locataire de la Maison Blanche n’est pas le seul enjeu de ce scrutin. En plus de leur Président, les Américains et Américaines se prononcent sur de nombreux autres sujets comme les initiatives populaires – qui ont permis de légaliser le cannabis récréatif dans plusieurs États – mais aussi le renouvellement d’un tiers du Congrès. L’élection des nouveaux membres en dit aussi long sur les tendances qui divisent le pays.
La première sénatrice transgenre élue dans le Delaware
Depuis 1974 et l’élection de Kathy Kozachenko au conseil municipal de Ann Arbor dans le Michigan, la représentation des personnes LGBTQ+ dans la politique américaine ne cesse de s’améliorer. En 2017, on comptait presque 450 élus ouvertement LGBTQ+ dans tout le pays. L’élection de 2020 a permis de franchir une nouvelle étape avec l’élection de la première sénatrice transgenre. Sarah McBride, activiste transgenre et figure du parti Démocrate, a été élue dans le Delaware.
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The Squad is back
Alexandria Ocasio-Cortez, la plus jeune élue du Congrès américain qu’on ne présente plus, conserve son siège pour représenter le 14e district de New York. Mais celle qui est devenue une figure incontournable du camp démocrate il y a quatre ans n’est pas seule. Elle fait partie de ce qu’on appelle informellement le Squad. Un groupe de quatre élues américaines démocrates racisées qui ont fait leur entrée au Congrès en même temps – et qui ont pour point commun d’être souvent la cible de Donald Trump. Dans cette espèce d’Avengers féministe, on trouve Ilhan Omar, Ayanna Pressley et Rashida Tlaib. Toutes ont été réélues à leur poste.
Our sisterhood is resilient. pic.twitter.com/IfLtsvLEdx
— Ilhan Omar (@IlhanMN) November 4, 2020
QAnon au Congrès
Dans le 14e district de l’État de Géorgie, c’est la républicaine Marjorie Taylor Greene qui l’emporte. Sa particularité ? Être une adepte de la mouvance complotiste QAnon. Dès 2017 et les premiers messages de l’énigmatique Q, la femme d’affaires a épousé la thèse complotiste et participé à la diffusion de ses messages et fausses informations sur ses réseaux sociaux. D’après le New York Times, entre une douzaine et une vingtaine de supporters de QAnon étaient candidats lors de l’élection 2020. À travers Marjorie Taylor Greene, les complotistes font leur entrée au Congrès.
BIG WIN TONIGHT!
THANK YOU to the people of NW Georgia for choosing me to fight for them in Washington, DC!#gapol #ga14 #SASS #MAGA #KAG pic.twitter.com/mAojB8cw60
— Marjorie Taylor Greene For Congress?? (@mtgreenee) November 4, 2020
La version trumpiste d’AOC dans le Colorado
Dans le Colorado, Lauren Boebert, étoile montante du parti Républicain adoubée par Trump lui-même, a été élue à la Chambre des Représentants. À cause de son jeune âge (33 ans) et son ancienne profession de serveuse, on la compare à une Alexandria Ocasia-Cortez version républicaine. Mais son look « casquette rouge, talons aiguilles et flingue à la cuisse » et son programme qui tient en un mot ( « Freedom » ) coupent rapidement court à la comparaison. Pro-armes, pro-Trump et « très familière » de la thèse Qanon à défaut d’en être partisane, elle compte bien imposer son style à Washington DC.
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