Une étudiante diplômée qui fait un dab

Les millennials prennent des cours pour « devenir adulte »

© Honey Yanibel Minaya Cruz via Unsplash

L’école de la vie, très peu pour eux. Aux États-Unis, les étudiants préfèrent apprendre à être des adultes sur les bancs de l’école.

Pression, stress, éco-anxiété… pas facile d’être un adolescent aujourd’hui. Et encore moins de devenir un adulte dans un monde de plus en plus chaotique. Un peu partout aux États-Unis, des cours pour « devenir adulte » fleurissent. Même dans les universités les plus prestigieuses du pays. À Berkeley, depuis le printemps 2019, en plus de cours d’astrophysique ou d’informatique auprès de professeurs de renommée mondiale, les étudiants peuvent suivre un cours d’ « adulting ».

On peut être un génie des mathématiques mais ne pas savoir faire une vinaigrette

Cet enseignement d’un nouveau genre n’a pas été instauré par un doyen aux tempes grisonnantes mais par des étudiantes de l’université. À leur arrivée dans la célèbre école californienne, Belle Lau et Jenny Zhou se sont senties démunies face aux problèmes de la vie quotidienne, raconte le Los Angeles Times. Leur constat : on peut être un génie des mathématiques mais ne pas savoir faire une vinaigrette. Et malheureusement, ça ne s’apprend pas à la fac. Les deux étudiantes ont donc décidé de créer leur propre classe, au sein du programme Democratic Education de l'université.

Et les étudiants se bousculent pour en être et apprendre les secrets de « la vie d’adulte » . Leur première session, limitée à 30 participants, a dû refuser près de 70 postulants. Lors de la rentrée de septembre 2019, plus de 200 étudiants se sont inscrits aux cours d’adulting de Belle et Jenny. Seulement la moitié ont pu avoir une place et suivre les 12 semaines de cours.

Des cours d’économie domestique version 2019 ?

Les leçons pour « devenir adulte » prennent la forme de discussions, de présentations et de rencontres avec des intervenants extérieurs. Des experts de l’âge adulte, donc. Chaque session est consacrée à un aspect spécifique de la vie de grande personne. Loin de leurs cours de biologie microcellulaire ou de littérature contemporaine, les élèves apprennent à établir un budget, composer des menus sains ou remplir correctement leur déclaration d’impôts.

On est à deux doigts de retomber dans les cours d’économie domestique dispensés aux jeunes filles au siècle dernier. Mais en 2019, les cours d’adulting sont mixtes et s’intéressent aussi aux « soft skills. » Le programme imaginé par Belle et Jenny prévoit aussi des leçons sur la gestion du temps ou les relations personnelles. Utile à l’heure où l’on préfère la communication par messagerie interposée plutôt que de vive voix.

Le phénomène des cours de « compétences d’adulte » n’est pas cantonné à la Californie. À l’université du Kansas, à l’université de l’Arizona ou à la Stetson University en Floride, les jeunes se forment à la « vie d’adulte » dans des salles de classe. Une certaine vision du monde qui pose surtout la question de ce qu’est être un adulte et de la transmission entre les générations dans un monde qui change toujours plus vite.

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