À la faveur de la crise, l'ex-capitale yougoslave devient un paradis pour les New-Yorkais qui veulent échapper au confinement.
Plus local, plus proche de la nature, plus slow : c’est comme ça qu'on aime imaginer le monde post-pandémie. La crise du coronavirus devait nous recentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire nos librairies de quartier et nos légumes bio. Force est de constater que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Au contraire, pour ceux qui ont les moyens, la pandémie de coronavirus est plutôt l’occasion de s’évader toujours plus loin.
Bye bye American Dream
Dans ses colonnes, le New York Post est parti à la rencontre de ces New-Yorkais qui s’expatrient en pleine pandémie. Jusqu’au 17 novembre, la Serbie vivait sans restriction liée au Covid-19. Ajoutez à ça un coût de la vie bien plus bas que dans la Grosse Pomme et on obtient un petit paradis pour New-Yorkais qui veulent « aller au restaurant et parler d’autres choses que de la politique ». Résultat : Air Serbia opère plus de vols entre Belgrade et JFK qu’en octobre 2019.
Même avec les nouvelles restrictions imposées – lieux publics fermés entre 21h et 5h –, Belgrade reste plus attractive que New York. « Si les choses continuent comme ça aux États-Unis, avec l’agitation sociale et les confinements, de plus en plus de personnes vont s’installer ici », affirme Davis qui a fui New York pour la capitale serbe. Même son de cloche chez Katka, 33 ans, qui a acheté un petit appartement à Belgrade « sur un coup de tête » et compte quitter Brooklyn définitivement.
Cap à l’Est, toute !
Il y a quelques jours, le New York Times nous apprenait que les digital nomads n’avaient pas le moral. Mais ce phénomène de mobilité internationale dessine tout de même une nouvelle élite mondiale qui a les moyens de s’échapper à loisir des crises sanitaires. Mais des Américains qui trouvent refuge dans un ancien pays communiste… c'était encore impossible à imaginer il y a 40 ans. Derrière cette crise sanitaire et économique mondiale, on distingue également la fin du rêve américain dans un pays plus divisé que jamais, marqué par les mouvements sociaux, une élection chaotique et une Silicon Valley qui a le moral dans les chaussettes. Cap à l’Est, donc. Pour l’instant, Belgrade. Mais il y a fort à parier que le gouvernail vire toujours plus à l’Est. Jusqu’à la Chine ?
Participer à la conversation