Baisse de la pollution, amélioration de la qualité de l’air… le confinement aurait-il des effets positifs sur la planète ? Non. Et ça risque même d’être pire en sortie de crise.
Moins de déplacements, des avions cloués au sol, des usines à l’arrêt… la pandémie de Covid-19 et le confinement de près de trois milliards d’individus qui l’accompagne met un sérieux coup de frein à l’activité humaine. Résultat : la pollution baisse. C’était le cas en Chine où la fermeture des usines a fait baisser les émissions carbone. À Paris aussi, après une semaine de confinement de la population, AirParif a constaté une amélioration de la qualité de l’air dans la capitale. À Venise, on se réjouissait de voir l’eau des canaux redevenir claire. Alors, le coronavirus serait-il une bonne nouvelle pour la planète ? Pas vraiment, d’après Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du GIEC.
Une fausse bonne nouvelle pour la planète
Pour la paléoclimatologue, interrogée par FranceInfo, « il n’y a aucune raison de se réjouir ». L’experte rappelle ainsi que la pandémie est une conséquence de l’activité humaine sur la planète, et notamment de la destruction des habitats naturels des animaux. Pas de quoi se féliciter, donc.
Valérie Masson-Delmotte indique également que la baisse actuelle des émissions carbone est très ponctuelle. Et donc anecdotique face au défi du réchauffement climatique. La scientifique est formelle : les émissions instantanées ont peu d’importance. « Il faut que les émissions mondiales de CO2 diminuent régulièrement et fortement pendant des décennies », rappelle-t-elle.
Et après la crise ?
Un rappel qui oblige à se poser la question de « l’après » et de la relance de l’économie mondiale. Car avec une situation qualifiée de « plus grave crise économique, financière et sociale du XXIe siècle » par l’OCDE, on peut craindre que l’urgence climatique soit encore moins perçue comme une urgence, et passe au second plan. Pour Greenpeace, c’est pourtant « le moment ou jamais d’investir dans la transition écologique en créant des emplois d’avenir. » Une chose est sûre, l’après-crise se prépare déjà maintenant.
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