Soutien gorge accroché à un arbre

Montrer ses seins contre une bière gratuite : la mauvaise idée d'un bar australien

Une boîte de nuit australienne a dû s'excuser après la diffusion d'une publicité sexiste sur les réseaux. Le concept proposé aux femmes : retirer son soutien-gorge en échange de boissons gratuites.

Le média australien abc.net revient sur l'histoire d'un bad buzz. S’il existait un prix pour les idées sexistes, nul doute que la discothèque « Woolshed on Hindley » serait primée. Son idée ? Offrir un verre aux femmes qui font un bonnet A, deux à celles qui font du B, trois à celles qui font du C.

« Plus c’est gros, mieux c’est »

Avec le slogan « plus c'est gros, mieux c'est » (The bigger the better), l'évènement organisé à Adalaide, ville côtière, par une boîte de nuit de nuit australienne, encourageait les femmes à enlever leur soutien-gorge en échange de boissons gratuites. « Porter un soutien-gorge est tellement inconfortable, accrochez-le dans le hangar et lâchez-vous », indiquait la publication. En échange, le lieu se proposait d'offrir une, deux ou trois boissons gratuites selon que les clientes portaient des soutiens-gorge de bonnets A, B ou C.

© Woolshed on Hindley

Une campagne sexiste

Qualifiée de misogyne, la campagne a immédiatement suscité un tollé sur les réseaux. « On vient de faire reculer l’égalité des sexes de plusieurs décennies », pouvait-on lire dans les commentaires sous la publication (avant qu'elle ne soit retirée). D'autres ont pointé le caractère dangereux d'un tel évènement : « C'est déjà assez difficile d'éloigner les hommes ivres, alors ajouter la pression d'enlever vos soutiens-gorge au mélange » écrivait l’une d’elles. « Dès qu'il est question de boissons gratuites et de soutiens-gorge ou "plus c'est gros, mieux c'est", tous les monstres sauvages enragés et fous de sexe sortent », et « c'était une idée terrible dès le départ, celui qui l'a proposé et a ensuite autorisé son partage devrait avoir de gros problèmes », commentaient d'autres internautes. À ceux qui ont défendu le message au motif qu'il s'agissait d'un jeu inoffensif, certains internautes ont proposé d'échanger les rôles, soulignant que proposer de remporter une boisson gratuite en fonction de la taille des pénis risquerait de faire flipper les hommes.

Face aux réactions, le « Woolshed on Hindley » a annulé l'évènement et s'est excusé : « Nous nous excusons sincèrement pour ce message qui a mis certains de nos clients mal à l'aise et les a embarrassés car cela n'a jamais été notre intention. À l'avenir, la direction examinera toutes les activités promotionnelles pour s'assurer qu'elles créent un environnement inclusif pour tous nos clients. »

Une publication qui en dit long

Pour Samantha Battams, experte en santé publique de l'université d'Adélaïde qui milite pour la fin des violences sexistes, cette publication en dit long sur notre culture : « Vous ne pouvez pas obtenir un exemple plus clair d'objectivation des femmes. Je pense qu'il est extrêmement sexiste qu'à notre époque, une boîte de nuit déclare que les femmes peuvent obtenir des boissons gratuites en fonction de la taille de leur poitrine. J'étais assez consternée que cela se produise, et je pense que cela en disait long sur notre culture actuelle. J'ai l'impression que nous avons reculé. » Selon elle, la boîte de nuit s'est trompée de motif lorsqu’elle a présenté ses excuses, précisant regretter d'avoir mis à mal à l'aise les femmes à petite poitrine : « Ce n'est pas une question de honte pour les femmes ayant une poitrine plus petite. Je pense que le fait est que c'est très insultant pour les femmes que l'accent soit mis sur leur physique. Pour une organisation ou une entreprise, penser qu'il est normal que les femmes soient notées sur leur apparence comme ça, c'est révoltant. »

Peggy Baron

Chaque jour je m'installe à la terrasse de l'actu et je regarde le monde en effervescence. J'écris aussi bien sur les cafards cyborg que sur le monde du travail, sans oublier l'environnement et les tendances conso.

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