L'une des plus grandes études internationales conclut à une corrélation entre image corporelle positive et amélioration du bien-être psychologique.
Troubles de l’alimentation, dysmorphie, stress, anxiété, perte d’estime de soi… Aimer son corps n’est pas une mince affaire, et l’avènement des médias sociaux ne simplifie pas la tâche. Les stéréotypes liés à l'apparence sont tenaces, et leurs conséquences sur le bien-être et la santé mentale nombreuses.
Bien dans son corps et bien dans sa tête
Afin de déterminer le degré d'estime et d'acception de soi, un consortium de scientifiques dirigé par des chercheurs de l'université Anglia Ruskin au Royaume-Uni a interrogé 56 968 personnes originaires de 65 pays. Pour cela, les participants devaient valider ou non différentes propositions : « Je respecte mon corps » et « J'apprécie les caractéristiques différentes et uniques de mon corps ». Parmi les autres sujets évoqués : les stéréotypes liés à l'apparence véhiculés par les médias et les réseaux sociaux. Ces questionnaires ont permis aux scientifiques d'établir une « échelle d'appréciation » qui a ensuite été comparée à la santé mentale de chacun des participants.
Publiée dans le journal Body Image, l'étude montre que dans tous les pays une image corporelle positive est « associée de manière significative à un meilleur bien-être psychologique ». Parmi les autres enseignements, les chercheurs ont également observé que les célibataires appréciaient davantage leur corps que les personnes mariées ou en couple, tout comme les habitants des zones rurales. « Les personnes qui vivent dans des zones urbaines peuvent ressentir une pression plus forte pour se conformer aux idéaux corporels promus par la société occidentale, et il est également remarquable que les personnes originaires de pays considérés comme culturellement différents des États-Unis semblent avoir une plus grande appréciation de leur corps », explique Viren Swami, professeur de psychologie sociale et principal auteur de l'étude.
La France peut mieux faire
L'enquête a par ailleurs révélé des disparités en fonction des pays dans les scores liés à l'image corporelle positive. Trio de tête : Malte, Taïwan et le Bangladesh. En revanche, le Royaume-Uni, l'Inde et l'Australie figurent comme les plus mauvais élèves. Quant à la France, elle se situe également dans le bas du tableau, en neuvième position en partant de la fin, derrière le Brésil, et juste devant la Chine et les États-Unis. Ces travaux viennent confirmer les résultats de précédentes études, menées à moins grande échelle, qui indiquaient qu'une image corporelle positive était associée à une amélioration de l'estime de soi, mais aussi à des habitudes alimentaires plus saines, et à une baisse des niveaux de dépression et d'anxiété. Et Viren Swami de conclure : « Notre étude souligne l'importance de développer des moyens de promouvoir une image corporelle plus positive à l'échelle mondiale. »
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