Zuckerberg par en guerre contre l'Europe

La fermeture de Facebook et d’Instagram en Europe, c’est possible ?

© South Park

« Tu bluffes (encore) Zuckerberg » ! Le patron de Meta menace de fermer ses services en Europe si cette dernière ne le laisse pas récupérer les données privées des utilisateurs. Et ce n’est pas la première fois.

Imaginez que Meta décide du jour au lendemain de fermer Facebook et Instagram à l’ensemble de l’Europe. C’est en substance la menace qu’a faite Mark Zuckerberg si l’Union européenne ne laisse pas son entreprise traiter les données de ses utilisateurs sur le sol américain. Dans le rapport annuel du groupe Meta, on peut lire : « Il est peu probable que nous soyons en mesure de proposer certains de nos produits et services clés, dont Facebook et Instagram, en Europe ». Le rapport évoque aussi les difficultés techniques que provoquerait l’arrêt des transferts de données de l’autre côté de l’Atlantique. 

Pourquoi Zuckerberg menace l’Europe 

Ce n’est pas la première fois qu’un rapport annuel de Facebook évoque cette possibilité. D'après le Guardian, en 2020 déjà, le document indiquait déjà qu' « un manque de transferts internationaux de données sûrs, sécurisés et légaux nuirait à l’économie et entraverait la croissance des entreprises axées sur les données dans l’UE, au moment même où nous cherchons à nous remettre du Covid-19 ». À cette époque, le régulateur irlandais des données (l’équivalent de la CNIL en France) avait lancé une enquête pour vérifier si les données des utilisateurs européens étaient bien traitées conformément au RGPD. L’organisme soupçonnait que ces données privées étaient notamment récupérées par les services de renseignements américains. Les résultats de l’enquête devraient arriver en 2022, d’où ce nouveau coup de pression de la part du patron de Meta. Pour rappel, Instagram est en tête des mauvais élèves en terme de protection de la vie privée.

Adieu Facebook et goodbye Insta ?

Quand on lit entre les lignes, on se rend bien compte que Meta ne menace pas vraiment de « fermer » ses plateformes, mais plutôt de ralentir le traitement de données des entreprises basées sur ses services. On imagine mal le groupe fermer brutalement ses deux réseaux sociaux alors que la perte d’un million d’utilisateurs en 2021 a fait en partie chuter le cours de l’action en bourse. Reste à voir si cette nouvelle menace sera vraiment efficace dans cet affrontement autour de la souveraineté des données numériques.

David-Julien Rahmil

David-Julien Rahmil

Squatteur de la rubrique Médias Mutants et Monde Créatif, j'explore les tréfonds du web et vous explique comment Internet nous rend toujours plus zinzin. Promis, demain, j'arrête Twitter.
commentaires

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  1. Avatar Maxime dit :

    ARTICLE TRÈS INTÉRESSANT

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